Argitxu Dufau

Violences sexistes : le collectif féministe réagit

Un rassemblement était organisé aujourd'hui, vendredi 6 mars 2015, à 18 heures devant la mairie de Bayonne afin de dénoncer les violences sexistes. Parmi elles, le double meurtre de cette semaine à Tarnos. Une soixantaine de personnes se sont réunies. 

Une soixantaine de personnes étaient réunies devant la mairie de Bayonne pour dire stop aux violences sexistes - © Bob Edme
Une soixantaine de personnes étaient réunies devant la mairie de Bayonne pour dire stop aux violences sexistes - © Bob Edme

En réaction au double meurtre sexiste de ce mercredi 4 mars 2015 à Tarnos, le collectif féministe Emazteek Diote a organisé un rassemblement aujourd'hui, vendredi 6 mars, à 18 heures devant la mairie de Bayonne. Environ 60 personnes étaient présentes pour dire non aux violences conjugales, dont certaines du centre hospitalier (où une des victimes travaillait). 

Triste hasard du calendrier, le dimanche 8 mars est la Journée internationale des droits des femmes. L'occasion pour le collectif, créé en février 2004 au lendemain du viol d'une jeune femme à Bayonne lors d'une soirée étudiante, de dresser un bilan sur les violences faites aux femmes.

"Aujourd'hui, une femme est tuée par son ex, son compagnon ou son mari tous les deux jours et demi, voire tous les deux jours", lance Amaia Fontang, membre du collectif. Les militantes féministes constatent qu'aujourd'hui la problématique est prise en compte dans l'espace public, "notamment dans la presse où nous voyons une évolution". Les langues se seraient déliées autour des violences sexistes. Localement, les fêtes de Bayonne sont prises en exemple.

La création de l'Observatoire des violences faites aux femmes du Pays Basque est un élément positif, une avancée. Néanmoins, Amaia Fontang note un manque de moyens bloquant le dispositif malgré la volonté des personnes qui l'ont initié : "Il y a un blocage de la part de la préfecture", souligne la militante. Autre point noir relevé, la disparition du Centre d'Information des Droits des Femmes et de la Famille qui a dû fermer à cause d'un manque de moyens.

Le collectif milite autour de trois thématiques : l'avancée de la loi, pour que les femmes violentées soient considérées comme des victimes, ce qui permettrait de mieux les accompagner et d'éloigner la personne violente avec des mesures judiciaires. La distribution de moyens adéquats pour mettre en place des structures. Il s'agit aussi de changer les rapports homme/femme, en mettant en place une éducation non sexiste dès la naissance.

"La violence faite aux femmes c'est un problème qui concerne toute la société, ce n'est pas un problème d'ordre privé", assure Amaia Fontang. L'idée est de rester vigilant "car ça peut se passer à côté de chez nous", conclut-elle.