Justine Giraudel

Les élus basques et du Seignanx veulent conserver leur Caf

Suite à un courrier confirmant le fusion des deux Caf du département, les élus du Pays Basque et du Seignanx se sont réunis aujourd'hui, vendredi 6 mars, pour défendre le maintien des deux établissements. Ils veulent conserver une Caf autonome et décisionnaire.

Les élus souhaitent le maintien de la Caf du Pays Basque et du Seignanx, contre l'avis de la Cnaf. © Bob EDME
Les élus souhaitent le maintien de la Caf du Pays Basque et du Seignanx, contre l'avis de la Cnaf. © Bob EDME

Suite à la confirmation de la dissolution de la Caf (Caisse d'allocations familiales) du Pays Basque et du Seignanx, le maire de Bayonne a réuni douze élus représentant l'entièreté du territoire concerné – le Pays Basque, à l'exception de la Soule rattachée à la caisse paloise, et le Pays de Seignanx – qui ont affirmé devant la presse leur détermination à conserver leur établissement. "Un droit historique".

"On nous dit qu'on ne va pas supprimer la Caf de Bayonne, mais on se moque de nous. J'en ai ici la preuve", explique Jean-René Etchegaray, président de l'Agglomération Côte basque. Il brandit la copie du courrier qui a achevé de mettre le feu aux poudres, envoyé le 10 février par Daniel Lenoir, directeur général de la Caisse nationale des affaires familiales (Cnaf), à la directrice de la Caf de Pau. Cette dernière assure la direction intérimaire de la CAF du Pays Basque et du Seignanx depuis le 2 janvier dernier.

"La lettre de mission de préfiguration" stipule que la directrice devra définir "les modalités de coopération et de rapprochement entre les deux organismes" dans le but (plus loin dans le texte) "de créer une caisse unique à l'horizon de la prochaine convention d'objectifs et de gestion et du renouvellement des conseils d'administration".

Si l'antenne bayonnaise perdurerait, la fusion des directions et des comptabilités est bel et bien à l'oeuvre. En réponse au communiqué de presse diffusé par la Cnaf démentant la disparition de l'établissement bayonnais, le maire précise : "nous souhaitons garder le pouvoir plein et entier". Ce qui implique de conserver une direction et un conseil d'administration autonomes, et non muter en "une succursale ou un poste secondaire".

Action de proximité

A tour de rôle, les élus ont défendu leur position – rassemblant toutes les couleurs politiques, ont-ils précisé. Ils ont unanimement témoigné de la qualité de ce service public sur leur territoire, essentiellement lié à une action de proximité, nécessaire au traitement des questions sociales. 98 % des communes du territoire mènent des actions en direction de la jeunesse en partenariat avec la Caf. Ce qui ferait l'exemplarité de ce territoire.

Les élus du Seignanx, Jean-Marc Lespade (maire de Tarnos) et Lionel Causse (maire de Saint-Martin-de-Seignanx) ont souligné leur appartenance au même bassin de vie, et déclaré qu'ils déploreraient d'être reliés à des caisses qui leur sont éloignées (comme Mont-de-Marsan). Sur la communauté de communes d'Hasparren, l'implication de la Caf sur la question du bilinguisme auprès de la petite enfance a été défendue par le président Pascal Jocou.

Francis Gonzales, maire de Boucau, et le président de la communauté de communes Nive-Adour, Roland Hirigoyen, ont abordé la question des risques financiers : la fusion comptable des deux établissements laisserait prévoir des baisses de financement, qui, cumulés aux baisses de dotations des collectivités territoriales pourraient s'avérer dangereuses pour les crèches et les personnes vulnérables.

Une unanimité de la classe politique locale qui était déjà à l'oeuvre en 2007, à l'annonce du processus de départementalisation des Caf (un "contresens historique" pour M. Etchegaray) et avait permis le maintien des deux établissements. Aujourd'hui, les élus seraient déterminés à emprunter le même chemin. Sous quelle forme ? En faisant appel au Gouvernement (au Premier ministre et à la ministre des Affaires Sociales Marisol Touraine). Et si la fusion s'opérait, mais que la Caf restait sur Bayonne, comment réagiraient-ils ? "Nous apporterions notre soutien aux Béarnais, qui ne seraient pas d'accord", conclut le maire de Boucau.