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Des jeunes à la rescousse d'Etchebestia

L'affaire de la maison Etchebestia d'Ossès sera étudiée ce 2 mars au tribunal de Bayonne. Un groupe de jeunes défend la fonction fédératrice de ce lieu.

L'assocation Garbi veut faire don d'Etxebestia au diocèse - © Bob Edme
L'assocation Garbi veut faire don d'Etxebestia au diocèse - © Bob Edme

"L’association Garbi est née pour fédérer les habitants du village ; aujourd’hui la question de la propriété des biens immobiliers a entraîné leur division". Ces regrets sont exprimés par cinq jeunes Ortzaiztar. L’objet de la division : l’avenir de la maison Etchebestia. Ce 2 mars, la question sera traitée au Tribunal d’instance de Bayonne ; une procédure qui oppose Grazi Etchebehere à l’association Garbi.

Soucieux de maintenir les lieux au service des villageois, Ibai Ayçaguer, Mathieu Iriart, Patxi Ayçaguer, Ramuntxo Jorajuria et Xantxo Lekunberry ont pris la plume. "La majorité des membres actuels souhaite se défaire de la propriété de la maison au bénéfice du diocèse, sans l’aval des villageois, dont beaucoup sont pourtant d’anciens membres et bénévoles de l’association", écrivent-ils. Les jeunes rappellent le résultat de la consultation du 6 mai 2012 : 90% des 335 votants s’était prononcé contre la donation.

L’association souhaite donner le bâtiment au diocèse. En échange, ce dernier se chargerait de sa rénovation. Au-delà de cette transaction qui ferait de l’association l’usufruitière, une autre question les préoccupe : la modification des statuts. A l’issue de ces changements, le diocèse aurait un droit de véto sur les décisions de l’association, et celle-ci deviendrait de confession catholique.

Or, les statuts originels de Garbi définissent ses missions ainsi : "organiser les loisirs de toute la collectivité", "renforcer par tous les moyens la solidarité morale des habitants, l’esprit de compréhension mutuelle et d’entraide". Des statuts qui datent de 1955, une époque que les cinq jeunes gens n’ont pas connu.

Vivre ensemble

Pourtant, ils tiennent à ces statuts. A la révélation de l’affaire en 2011, "nous avons pu découvrir l’intérêt en terme d’utilité publique d’une telle association et nous nous y sommes attachés", confient-ils. Et d’ajouter : "L’association Garbi, et plus globalement les bâtiments qu’elle possède, constituent dès lors un patrimoine qu’il conviendrait de partager et de transmettre pour que des projets au service du bien vivre ensemble puissent continuer de s’y développer".

En attendant, le vivre ensemble semble quelque peu perturbé par cette affaire à Ossès. Avant d’en arriver aux tribunaux, les jeunes disent avoir essayé la voix du dialogue : "Aujourd’hui, malgré nos sollicitations, l’association [y] a renoncé". Quant à l’évêque Mgr Aillet, il n’aurait pas répondu à leur invitation, malgré ses engagements.