Argitxu Dufau

Tuberculose bovine : interrogations sur l'origine

Trois exploitations du Labourd sont confinées pour des cas de tuberculose bovine. Les derniers résultats d'analyses sont attendus la semaine prochaine. Si le diagnostic est confirmé 290 bêtes pourraient être abattues.

290 bovins pourraient être abattus - © Gaizka IROZ
290 bovins pourraient être abattus - © Gaizka IROZ

Des cas de tuberculose bovine ont été détectés dans trois exploitations de St-Pée-sur-Nivelle et Ainhoa en janvier dernier. Au total 290 bêtes pourraient être abattues d'ici la fin du mois de mars. L'heure est à la contre-expertise.

Comme l'explique un agriculteur proche du dossier interrogé par MEDIABASK (il a souhaité garder l'anonymat), les bovins peuvent être contaminés par l'entrée dans le troupeau de bêtes venues de l'extérieur. Or, ce ne serait pas le cas des élevages en question. Les éleveurs concernés semblent stupéfaits ; les consignes sanitaires auraient été respectées et les animaux élevés seraient originaires de la ferme même.

Une autre explication, selon l'agriculteur, pourrait être une contamination par des éléments extérieurs comme le blaireau. Cela a déjà été le cas en Dordogne et dans le Béarn où des blaireaux auraient été porteurs de la tuberculine bovine. L'animal ne développe pas la maladie mais en serait vecteur.

Depuis quelques années, les autorités vétérinaires font face à une augmentation du nombre de cas qui sont passés d’une cinquantaine à une centaine par an avec une concentration dans certaines zones localisées en Côte d’Or, en Dordogne, en Camargue et dans le Sud-Ouest. La maladie s’est également développée chez certaines espèces d’animaux sauvages (sangliers, cerfs et blaireaux), ce qui rend son éradication plus complexe, d'après le ministère de l'Agriculture.

Le danger de contagion pour l'Homme est minime : "Par le passé, la maladie a tué beaucoup de personnes mais aujourd'hui cela ne représente pas vraiment de danger. Au niveau du lait, le fait de le pasteuriser amoindrit les possibilités de contamination", poursuit l'agriculteur.

Contre-expertise

Si la contre-expertise vient confirmer le cas de tuberculose bovine en fin de semaine prochaine, les bovins seront abattus et les éleveurs seront idemnisés "à la fois pour les animaux abattus et à des fins de reconstitution du cheptel, selon un barème", a déclaré le sous-préfet des Pyrénées-Atlantiques Patrick Dallennes. En attendant, ces fermes labourdines sont confinées pour éviter la propagation de la bactérie. 

Il y a quatre ans, un cas de tuberculose bovine avait été détectée à St-Pée-sur-Nivelle et l'éleveur avait dû procéder à l'abattage total de ses bêtes. "Comme la maladie évolue lentement, pendant des mois, voire des années, avant qu’elle ne tue un animal atteint", prévient le ministère, "celui-ci peut la transmettre à de nombreux autres animaux de l’élevage avant de commencer à présenter des signes cliniques".