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LGV : L'Y basque n'aura de grande vitesse que le nom

Un responsable du ministère des Infrastructures espagnol assure que le trajet Bilbo-Gasteiz sera de 43 minutes, et qu'aussi bien celui de Bilbo-Donostia que celui de Gasteiz-Donostia durera 55 minutes. Adif écarte pratiquement l'enfouissement des voies dans ces capitales du Pays Basque sud. Alors qu'un représentant français prévoit une connexion entre Hendaye et Irun pour 2032.

Manuel  Niño, secrétaire général des Infrastructures de Développement, et Ana Oregi, Ministre des Transports du Gouvernement Basque.  © Marisol RAMÍREZ / ARGAZKI PRESS
Manuel Niño, secrétaire général des Infrastructures de Développement, et Ana Oregi, Ministre des Transports du Gouvernement Basque. © Marisol RAMÍREZ / ARGAZKI PRESS

Le secrétaire général des Infrastructures du Ministère espagnol de Développement, Manuel Niño, révélait lundi 23 février que le Train à Grande Vitesse mettra plus de temps que prévu pour relier Gasteiz, Bilbo et Donostia.

Au cours de son intervention pour les troisièmes Journées internationales sur les nouvelles technologies dans le secteur ferroviaire, Niño a annoncé que le trajet Bilbo-Gasteiz durerait 43 minutes et que celui de Bilbo-Donostia comme celui de Gasteiz-Donostia serait de 55 minutes. Si la page web d'Adif (l'entreprise publique administratrice des infrastructures ferroviaires en Espagne) assure que la ligne "serait prête pour que les trains atteignent la vitesse maximale de 250km/h", ces chiffres laissent sceptiques.

Jusqu'alors, les durées officielles étaient de 28 minutes sur le tronçon Bilbo-Gasteiz ; 34 entre Gasteiz-Donostia et 38 pour Bilbo-Donostia. La chaîne Ser indique sur sa page web être entrée en contact avec l'Adif où il lui a été confirmé qu'il s'agit "de durées obsolètes, qui ne sont pas actualisées", et que la référence exacte est celle apportée par Manuel Niño.

Ce dernier a réaffirmé que la ligne "Y basque" serait terminée en 2019, même s'il convient de rappeler qu'elle manquera de connexion tant vers le nord que vers le sud. Niño présume que 2 milliard 300 millions d'euros ont été investis sur ce chantier, sur cette seule législature.

Des enfouissements infaisables

Mardi 24 février, ces journées ont continué avec l'intervention de Eduardo Molina, le directeur de planification et des projets de Adif grande vitesse, qui a interrogé les possibilités d'enfouir les voies à l'entrée des villes. Il a concrètement soumis ce chantier à sa faisabilité financière, rappelant que, dans de nombreux cas, l'accès par enfouissement se conçoit via des "opérations urbanistiques de réexamen des sols". C'est-à-dire en construisant des logements au-dessus. Une approche qui a "très peu de faisabilité à l'heure actuelle". Ainsi, la politique actuelle d'Adif consiste à "essayer de desservir les stations telles qu'elles existent aujourd'hui".

Hendaye à l'horizon 2032

Le dirigeant d'Adif a fait remarquer que la prochaine entrée en fonctionnement du tronçon Valladolid-Burgos permettra de gagner 33 minutes entre Madrid et les capitales de Communauté autonome basque. Il convient de rappeler qu'il n'y a toujours pas de date pour le tronçon de la LGV entre Burgos et Gasteiz, mais que la jonction entre l'Y Basque et la LGV en provenance de Paris en a bien une. Alain Lutz, chef de projets de l'ingénierie du transports Systra, filiale de la SNCF, a indiqué que la connexion depuis Bordeaux n'arriverait à Dax qu'en 2027, et en 2032 pour Hendaye.

(Traduction de NAIZ)