Justine Giraudel

C'est plié pour la voiture pliable

En janvier 2012 Hiriko, la voiture basque pliable, était présentée à la commission européenne. Un modèle de véhicule urbain qui associait concepteurs nord-américains et entreprises du Pays Basque sud. Trois ans plus tard, le procureur de la province d'Araba porte plainte contre ses promoteurs. La liste est longue pour ce projet qui n'aura jamais abouti.

Hiriko: la ''solution'' à la crise du stationnement des centres urbains n'aura jamais dépassé le stade de prototype. © Georges GOBET/AFP
Hiriko: la ''solution'' à la crise du stationnement des centres urbains n'aura jamais dépassé le stade de prototype. © Georges GOBET/AFP

Le prototype avait de l'allure : une voiturette tout électrique, disposant d'un train arrière coulissant et qui devait apporter une solution aux problèmes de stationnement des grandes villes européennes. En 2012 Hiriko, la voiture pliable, était présentée par le président de la Commission Européenne en personne, José Manuel Durão Barroso. Mais voilà : ce mois-ci le procureur d'Araba a porté plainte contre les responsables du projet pour différents délits, du détournement de fonds publics à la falsification de documents, en passant par la fraude aux subventions et le blanchiment de capitaux.

Le projet aurait dû être opérationnel en 2013, s'appuyant sur un consortium qui souhaitait le développer à un niveau international. Dès 2012, son représentant Gorka Espiau avançait des noms comme Gasteiz, Barcelone, Berlin, Amsterdam, et plus loin encore San Francisco ou même Dubaï. De quoi faire pleuvoir les aides publiques – 15 millions d'euros de subventions de la part du gouvernement espagnol et 2,6 millions d'euros du gouvernement basque. Sans pour autant que la commercialisation de la voiture ne voit le jour.

En 2013, l'absence d'avancement du projet interrogeait EH Bildu quant à l'utilisation qui était faite de ces aides publiques. Le parti mobilisait donc le procureur, arguant son manque de confiance dans la commission d'enquête du Parlement à ce sujet, dû à la proximité de certains entrepreneurs avec le Parti Nationaliste Basque (PNB) et le Parti Socialiste d'Euskadi (PSE).

Suite à l'enquête officielle, pas moins de 35 charges sont aujourd'hui portées contre l'association Afypaida, entreprise mère du projet qui travaillait en collaboration avec le MIT (Institut Technologique du Massachussets). Sont également accusés les dirigeants de différentes sociétés membres de ce groupe. La plainte est criminelle, le risque est gros.