Justine Giraudel

Bidart : la décharge sauvage traduite en justice

Ce lundi 16 février une affaire de décharge sauvage a été étudiée par le tribunal administratif de Pau. Le Collectif des associations de défense de l'environnement (Cade) dénonce la prolifération de ce type de décharges et en appelle aux autorités compétentes.

Chemin de Dorrea, la décharge sauvage va être jugée par le tribunal d'instance de Pau.
Chemin de Dorrea, la décharge sauvage va être jugée par le tribunal d'instance de Pau.

Depuis plusieurs mois la colère ne cesse de grimper chez les riverains du chemin Dorrea, à Bidart. Une décharge sauvage s'est installée au pied de chez eux, ne cessant de s'étaler. Implantée sur le terrain d'un entrepreneur local, Jean-Pierre Sallaberry gérant de la société de travaux publics SLTP, elle les a conduit à recourir à la justice à deux reprises.

Le 25 novembre dernier, soutenus par le Cade et la fédération Sepanso (Sociétés pour l'Étude la Protection et l'Aménagement de la Nature dans le Sud-Ouest) les riverains portaient une première plainte au pénal devant le procureur de la République. Elle faisait suite à l'autorisation accordée par la Mairie pour le dépôt de ''remblais'' (terre, pierre et matériaux naturels) sur le terrain. En attendant l'instruction, l'entrepreneur a déposé une nouvelle demande auprès de la Préfecture, et obtenu l'autorisation provisoire pour le dépôt. Ce qui dépasse l'entendement pour le porte-parole du collectif. ''Il s'agit de déchets du bâtiment [provenant des chantiers environnants, ndlr.], qui doivent obligatoirement être mis en installation de stockage des déchets inertes [ISDI].''

Pour Victor Pachon, l'ampleur et la qualité des déchets font donc de ce dépôt une décharge sauvage, dangereuse pour l'environnement. Décharges qui prolifèreraient sur le territoire. En fin d'année dernière, face à des élus démunis sur cette question, le collectif a entamé une campagne d'information et de sensibilisation auprès des différentes mairies du territoire à ce sujet, leur rappelant droits et démarches. Une campagne de sensibilisation qui ne suffit manifestement pas. ''Nous n'avons pas vocation à aller au tribunal, mais on y va si on sent une dérive dangereuse''. C'est l'appréciation de cette dérive qui les a conduits à lancer une procédure de référé auprès du tribunal administratif.

La question des ISDI est problématique sur le territoire. Il n'en existe que deux (à Espelette et à Saint-Martin de Seignanx), qui ne suffisent pas à répondre aux besoins : ''Nous sommes submergés d'appels de riverains au sujet de décharges sauvages'', explique le porte-parole. Aujourd'hui, l'objectif du collectif à ce sujet est la création de nouvelles installations. Qui ont deux contraintes principales : un coût (ce service est payant) et la nécessité pour le transporteur de déposer un certificat de non pollution des déchets.