Justine Giraudel

''Baküna Show'' en vitrine

Dimanche 25 janvier, Baküna Show se produira au Théâtre Quintaou d'Anglet. Cette création en danse, portée par des amateurs souletins, fait carton plein depuis le début de sa tournée. Encadré par des artistes professionnels, accompagné par la Communauté de communes de Soule et des acteurs économiques locaux, ce spectacle est devenu le support de communication d'une Soule qui se veut "audacieuse". Une démarche qui peut étonner.

La tournée a débuté le 7 novembre à Mauléon et s'y clôturera le 20 février, avec une représentation au profit de l'ikastola.
La tournée a débuté le 7 novembre à Mauléon et s'y clôturera le 20 février, avec une représentation au profit de l'ikastola.

''Un ballet, support de communication''. L'intention est clairement affichée autour du Baküna Show. Il y a un an de cela, la Communauté de communes de Soule s'est saisie de ce projet devenu aujourd'hui ''la vitrine d'une Soule ambitieuse''. Collectivité territoriale et acteurs économiques accompagneront les artistes amateurs sur leur tournée - le 25 janvier à Anglet et le 7 février à Donostia. Ensemble, ils participeront à la promotion de leur territoire.

A l'automne 2013, les danseurs sont partis à la recherche de soutiens financiers pour mener à bien leur projet. Adrien Béguerie, adjoint au maire de Chéraud, explique que la communauté de communes a immédiatement saisi cette opportunité. ''Nous avons trouvé que les valeurs portées par ce spectacle, qui part de la danse souletine ancestrale pour évoluer vers un ballet moderne, étaient très semblables à l'histoire de la Soule que nous défendons : un territoire attaché à ses racines mais qui vit avec son temps.'' Sans droit de regard sur la création, elle a parié d'en faire son nouveau vecteur de communication.

A l'origine de ce projet, le désir des danseurs d'être supervisés par Edu Muruamendiaraz, directeur de Aukeran Konpainia (Gipuzkoa). Ce grand chorégraphe est reconnu pour sa contribution à l'évolution de la danse basque et pour les liens qu'il tisse entre traditionnel et contemporain ; ce que recherchaient les amateurs, élevés à la pastorale et aux mascarades.

La création mise à l'honneur

Comme l'explique Johañe Etchebest - qui a participé à la scénarisation du spectacle - loin d'eux l'idée de s'affranchir de ces cadres. Ils restent leurs bases et ''ont heureusement su évoluer, ce qui leur permet de continuer à exister''. S'appuyant sur la richesse du panel technique des danses souletines, la création leur a servi à exprimer d'autres émotions, illustrant les bouleversements qu'a connus leur territoire.

La danse des espadrilles dépeint le déclin de l'économie des années 70 à 90 lié au départ de l'industrie - la bande-son a été enregistrée avec les dernières machines qui restent en Soule. Autre marqueur de l'évolution, la danse de couple : en mettant les filles à l'honneur, elle consacre leur implication dans la préservation des danses souletines, dont la pratique leur était autrefois interdite.

"Faire le buzz"

Pour le danseur, le partenariat entre institution et création artistique n'est pas sujet à polémique. ''Je trouve que c'est naturel chez nous : la culture, l'économie et la société sont très liées.'' Sur ce petit territoire où tout le monde se connaît et auquel tous sont attachés, ''il n'y a pas un chef d'entreprise qui n'a pas dansé ou joué dans une pastorale ou une mascarade''. La collectivité a ainsi accompagné le désir de tournée des danseurs en leur permettant de se produire sur la scène du Théâtre Quintaou et du Victoria Eugenia.

Ce projet a été une aubaine pour les élus qui souhaitent dynamiser leurs échanges et développer leur territoire. ''Nous n'avions jamais réussi à mener les actions de communication que nous souhaitions'', explique Adrien Béguerie. Autour des représentations d'Anglet et de Donostia, la collectivité a pu organiser deux journées de promotion réunissant acteurs économiques, acteurs touristiques, élus et artistes. ''On espère faire un peu le buzz et montrer que nous ne sommes pas qu'une province verte.''