goizeder taberna

Ils exigent la fin des procès dans les rues de St-Jean-Pied-de-Port

VIDEO - A quelques jours du procès contre Intza Oxandabaratz et Aurore Martin, près de 1 600 personnes ont battu le pavé ce 17 janvier pour demander la fin des procès et l'implication des Etats français et espagnol dans la construction de la paix.

Photo : Bob EDME
Photo : Bob EDME

Les rues de Saint-Jean-Pied-de-Port étaient vêtues d'orange en ce samedi 17 janvier. Des foulards et des ballons portant le slogan "Libre!" ont donné la couleur de cette manifestation dénonçant les procès d'Intza Oxandabaratz, d'Aurore Martin, d'Haizpea Abrisketa, et "tous les autres". Près de 1 600 personnes ont soutenu l'appel du comité de soutien Baxe Nafarroa Libre.

Les manifestants ont demandé la fin des procès concernant les citoyens basques. "Intza et Aurore illustrent bien ce que vit le Pays Basque, l'une passera en procès à Paris, l'autre à Madrid. Alors que le Pays Basque et ses acteurs vont de l'avant pour construire la paix", ont expliqué Maritxu Lopepe et Mattin Etcheverry, membres du comité de soutien Baxe Nafarroa Libre, à la fin de la manifestation.

Le procès d'Intza Oxandabaratz (Gamarthe) prévu le 21 janvier à Paris, celui d'Aurore Martin (St-Michel), Haizpea Abrisketa (Urrugne) et de 33 autres militants abertzale jugés à Madrid dans le cadre du dossier 04/08 étaient au centre des préoccupations des manifestants.

L'appel du comité de soutien avait été soutenu par 230 maires et conseillers municipaux de Garazi, Baigorri et Oztibarre. La conseillère régionale Alice Leyciagueçahar a manifesté dans les rues. "Si on se replace dans le contexte, ces derniers jours, on a manifesté pour la liberté d'expression. Ici, la liberté d'expression est bafouée", a-t-elle déclaré.

"Lorsque nous préparons le procès, ce n'est pas la même chose quand nous savons que les habitants du Pays Basque sont avec nous", a confié Aurore Martin. Avec ses camarades, elle aurait dû être jugée à partir du 12 janvier, mais l'arrestation de trois de leurs avocats avait empêché le lancement du procès. Il devrait finalement débuter le 29 janvier. Aurore Martin et Haizpea Abrisketa, de nationalité française, risquent 10 ans de prison pour avoir été membres d'un parti politique abertzale, et ce, au terme d'un procès qui devrait durer six mois.

Mobilisations

Quant à Intza Oxandabaratz, elle va passer devant le juge mercredi 21 janvier. Il s'agit du procès d'appel. Un juge l'avait condamnée en première instance à un total de quatre ans de prison. Depuis, elle vit à Gamarthe sous contrôle judiciaire. "Intza est-elle devenue subitement si dangereuse qu'il faille à nouveau l'écrouer, en la séparant de son fils et de son compagnon ?", ont demandé les porte-parole du comité de soutien.

Ils ont lancé un appel à l'adresse du juge, bien entendu, mais également de l'Etat français. Ils ont ainsi rappelé qu'en octobre 2014, "les représentants de tous les partis politiques (UMP, PS, Modem, EELV, Sortu, AB...) ont réclamé d'une seule voix que l'Etat français s'implique dans la résolution du conflit". Des rassemblements sont organisés mercredi 21 janvier à 19 heures devant la mairie de Saint-Jean-Pied-de-Port et le 29 janvier, jour lancement du procès 04/08 à Madrid.