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Charlie Hebdo : l' appel à manifester à Bayonne s'étend

Suite à de nombreux rassemblements cette semaine, samedi 10 janvier, une marche républicaine est organisée par les maires de l'Agglomération côte basque Adour, à Bayonne à 14h30 en soutien aux victimes de l'attentat contre Charlie Hebdo. L'appel à y participer est lancé par plusieurs associations, partis politiques et syndicats.


200 personnes se sont rassemblées à Biarritz (Mediabask)
200 personnes se sont rassemblées à Biarritz (Mediabask)

Le trouble et la douleur causés par l'attentat contre le journal satirique va s'exprimer dans les rues de Bayonne samedi. Les maires de Bayonne, Biarritz, Anglet, Bidart et Boucau appellent à une "marche républicaine", au départ de la place des Basques, à 14h30.

L'appel à y participer est aussi lancé par plus de quinze associations, partis politiques et syndicats dont le PCF Côte Basque/Seignanx, la Ligue des Droits de L'Homme 64, les Bascos, la Commune, le Partii Socialiste, EELV Pays Basque, le Planning familial, la CGT ou encore Emazteek Diote. "Nous avons toujours défendu les valeurs de liberté, d'égalité, de solidarité, de laïcité pour vivre ensemble dans la diversité. C'est au nom de ces valeurs que nous devons nous rassembler pour lutter contre les fanatismes et contre les injustices et les discriminations qui les nourrissent et leur servent de prétexte", ont-ils déclaré dans un communiqué.

Ce week-end également, les sportifs vont aussi manifester leur solidarité. Une minute de silence est prévue avant le match contre Lyon. A cette occasion, les clubs de supporters de l'Aviron Bayonnais demandent d'aller au stade avec l'affiche "Je suis Charlie-Charlie naiz".

La mobilisation n'a pas faiblie ce 8 janvier au Pays Basque. Plusieurs rassemblements ont été organisés, notamment, dans les établissements scolaires, et devant les mairies de Bidart et St-Jean-de-Luz. A St-Jean-Pied-de-Port 50 personnes se sont rassemblées, à Anglet 200, au lycée bayonnais Cassin 200 professeurs et 1 500 élèves et ils étaient 200 à Biarritz. Ce soir, à l'appel de la CGT, un rassemblement été organisé devant la mairie d'Hendaye.

Avant le rassemblement, le maire de Biarritz Michel Veunac a déclaré : "Nous venons de vivre un moment d'une extrême gravité. C'est le coeur même de ce que sont les valeurs démocratiques et républicaines qui a été touché, c'est la liberté d'expression".

Contre l'instrumentalisation

Cependant, au lendemain de l'attentat, de nouvelles voix se font entendre. Ainsi, Le NPA Pays Basque et Europe Ecologie-Les Verts ont exprimé leur méfiance quant à l'instrumentalisation des événements. "Dans une société française en crise, [nous] refusons les amalgames, instrumentalisations et récupérations politiques afin de ne pas alimenter le climat délétère et la xénophobie.", écrit le parti écologiste tout en condamnant la tuerie. De la même manière, le NPA Pays Basque prévient : "nous ne serons d'aucune union nationale avec les apprentis sorciers qui jouent avec le racisme (…) ou se servent de cette affaire pour mettre en place de nouvelles lois liberticides.

Ce jour étant déclaré comme jour de deuil national, une minute de silence était prévue dans les établissements publics, à midi. La Préfécture des Pyrénées-Atlantiques dans un communiqué indique que les drapeaux des bâtiments publics seront en berne jusqu'au samedi 10 janvier inclus. De plus, un plan vigipirate renforcé a été mis en place.

Plus de mille personnes se sont rassemblées le 7 janvier à Bayonne, Anglet et Biarritz pour une minute de silence suivie d'applaudissements en soutien aux victimes de l'attentat contre l'hebdomadaire Charlie Hebdo.

L'attentat

Douze morts et dix blessés, c'est le bilan provisoire de la fusillade survenue au siège de l'hebdomadaire Charlie Hebdo. Dans la fusillade, les dessinateurs Cabu et Charb ont perdu la vie. Un policier originaire de Ciboure, travaillant au commissariat du 11e arrodissement a été blessé à la jambe. Hospitalisé, ses jours ne sont pas en dager.

En ce mercredi 7 janvier, les journalistes y étaient réunis pour la réunion de rédaction. L'attaque a été menée par deux hommes qui auraient crié "Allah Akbar" ("Dieu est grand").

La presse parle d'un attentat mené par au moins deux personnes, vers 11h30. Les terroristes étaient armés d'une kalashnikov et d'un fusil à pompe selon Rocco Contento, responsable Paris de Unité-SGP police. Selon une vidéo enregistrée par un journaliste de l'agence Premières Lignes, les assaillants auraient crié "Allah Akbar" ("Dieu est grand") au moment de tirer des coups de feu. Selon des témoins cités par des policiers, les agresseurs ont également crié "Nous avons vengé le prophète".

Selon i-Télé, les assaillants auraient pris la fuite à bord d'une voiture noire en direction de la porte de Pantin, où ils ont arrêté un automobiliste pour partir au volant de son véhicule. Près de 3 000 policiers auraient été mobilisés, selon Le Monde.

La presse a de suite relayé les images, les témoignages, notamment, celui de la dessinatrice de la maison Coco : "J'étais allée chercher ma fille à la garderie, en arrivant devant la porte de l'immeuble du journal deux hommes cagoulés et armés nous ont brutalement menacées. Ils voulaient entrer, monter. J'ai tapé le code. Ils ont tiré sur Wolinsky, Cabu… ça a duré cinq minutes… Je m'étais réfugiée sous le bureau… Ils parlaient parfaitement le français… se revendiquaient d'Al Quaida".

Le président François Hollande a évoqué "un attentat terroriste" et a renforcé le plan Vigipirate. Devant les journalistes, François Hollande a dénoncé "une exceptionnelle barbarie" visant un journal, "c'est-à-dire l'expression de la liberté". "La France est aujourd'hui devant un choc, devant un attentat terroriste, ça ne fait pas de doute", a-t-il asséné. "Dans ces moments-là, il faut faire bloc."

Au Pays Basque

Au Pays Basque non plus, les réactions ne se sont pas fait attendre. Des rassemblements ont été organisés à 18h30, devant la mairie de Bayonne, celle d'Anglet et le casino municipal de Biarritz.
La députée Colette Capdevielle a réagi sur Twitter : "Face à une telle horreur et ignominie totale solidarité avec Charlie Hebdo". La sénatrice Frédérique Espagnac parle d'un "état de choc. Énorme Colère... Soutien à Charlie Hebdo pour cette attaque contre la liberté de la presse et la République !".

Le maire de Bayonne, Jean-René Etchegaray a dénoncé un "attentat odieux contre Charlie Hebdo et la liberté de la presse. Solidarité aux journalistes et aux familles endeuillées".
L'hebdomadaire satirique avait été lancé en 1969 par l'équipe du mensuel Hara-Kiri. Il était la cible régulière de menaces.