Charlotte DALMONT

Saint-Jean-Pied-de-Port : Le conseil général abandonne la déviation

Le projet de déviation à Saint-Jean-Pied-de-Port a été définitivement abandonné, après presque 60 ans d'avancées et de reculades.

Le projet de déviation a été initié en 1955, par Louis Inchauspé - © Gaizka Iroz
Le projet de déviation a été initié en 1955, par Louis Inchauspé - © Gaizka Iroz

"Ce dossier est mort". François Maitia, conseiller général de Saint-Jean-Pied-de-Port, n'y va pas par quatre chemins pour qualifier l'abandon du projet de déviation de la commune. Demandée il y a près de 60 ans par le maire de l'époque, Louis Inchauspé, la déviation ne verra finalement pas le jour. François Maitia affirme même : "Bien fou serait un prochain conseiller départemental pour tenter un jour de rouvrir le dossier refermé".

La cause de cet abandon ? Le conseil municipal aurait refusé toutes les solutions de tracé proposées par le conseil général. Pourtant, François Maitia rappelle : "Jusque-là, le maire soutenait le projet avec un tracé passant par Ispoure". Après la phase de concertation du public, la municipalité a finalement rejeté toutes les solutions trouvées par le conseil général, à savoir deux fuseaux possibles : un passage par les rives du Laurhibar ou par la voie ferrée. Nous avons tenté de joindre le maire, Alphonse Idiart, à ce sujet mais sans succès. Pour François Maitia, ce refus traduit "une demande d'abandon du projet".

16 millions d'euros

Les habitants, quant à eux, se réjouissent de cette annonce. Un collectif a d'ailleurs été créé pour lutter contre la déviation : le collectif des habitants d'Urgain, Ibaï Alde, Gare et Salikarté Saint Jean-Pied-de-Port. "C'est une excellente nouvelle, s'exclame Laida Etxemendi, membre du collectif. Nous avions peur des nuisances sonores et de la pollution". Les habitants du lotissement Ur Gain, notamment, se sont mobilisés pour que la déviation ne passe pas à quelques mètres de leur maison. Le conseiller général renchérit : "Le maire a essayé d'occuper tous les espaces libres, notamment en construisant des logements où la déviation passerait tout près". Autre élément dissuasif : "La voie ferrée a été refaite, souligne Laida Etxemendi, le projet n'aurait pas été réalisé facilement".

Si le projet avait vu le jour, il aurait coûté environ 16 millions d'euros au conseil général. Un effort financier qui "valait le coup", selon François Maitia. "Même si les finances sont plus restreintes à l'heure actuelle, nous aurions pu échelonner les paiements". En été, les embouteillages sont monnaie courante dans la commune et les gens se retrouvent coincés. C'est pour cela que la "déviation était nécessaire", conclut François Maitia.