Goizeder TABERNA

L'entourage de Michèle Alliot-Marie se défend

Michèle Alliot-Marie et sa famille font l'objet d'un article dans l'édition du Canard Enchaîné du mardi 30 décembre. Le neveu de la députée européenne et ancienne maire de Saint-Jean-de-Luz (UMP), Florimond Olive, qualifie les informations publiées impliquant l'Hôtel Chantaco de "mensongères".

Michèle Alliot-Marie à son arrivée au Festival des Jeunes Réalisateurs 2013, événement traité par l'enquête judiciaire
Michèle Alliot-Marie à son arrivée au Festival des Jeunes Réalisateurs 2013, événement traité par l'enquête judiciaire

Intitulé "La famille Alliot-Marie invente le bénévolat-business", un article paru dans l'hebdomadaire satirique de cette semaine révèle une information qui amplifierait les soupçons qui pèsent déjà sur la famille Marie. Il s'agit du retrait éventuel de l'agrément d'utilité publique de la Fondation du Bénévolat. "Mensonges", rétorque Florimond Olive, neveu et porte-parole de l'ancienne ministre, qui crie au complot.

"Le 15 décembre, le ministère de l'Intérieur a mis à l'étude la possibilité de retirer à la Fondation son précieux agrément", informe le canard. L'agrément en question permettrait aux donateurs de bénéficier d'une réduction d'impôt. Son retrait éventuel serait lié aux statuts, selon F. Olive. Une question de quorum, dans une organisation "compliquée…", glisse-t-il sans vouloir rentrer dans les détails.

Le Canard Enchaîné apporte ses explications. L'enquête l'oriente vers l'association des Amis de la Fondation : "Créée en 2007 par Bernard Marie [père de MAM, ndlr.] pour drainer les subventions, cette association satellite est au centre des soupçons". Elle aurait permis à la Fondation de mettre en place des séminaires, organisés dans l'établissement de luxe appartenant au père Marie : l'Hôtel Chantaco.

F. Olive reconnaît que la Fondation y a organisé deux séminaires quand le Canard évoque des conférences depuis 2008. L'un d'eux aurait duré trois jours et deux nuits et aurait accueilli 20 à 25 personnes. Coût total de l'opération : 10 000 euros. "N'importe quel événement de ce genre coûte trois ou quatre fois plus", se défend le porte-parole de MAM.

A l'occasion de ces colloques, le journal satirique a remarqué un "fonctionnement circulaire de l'argent de la Fondation", évoquant des chèques émis par le président de l'association et encaissés par lui-même, au titre de propriétaire des lieux. Un propriétaire qui n'est autre que… Bernard Marie.

Le déclin de la Fondation

Administrateurs de la Fondation (MAM a quitté cette fonction en juillet dernier) ou responsables de l'association, plusieurs membres de la famille Marie font déjà l'objet d'une enquête pour abus de confiance par le Parquet financier de Nanterre, "pour des mouvements de fonds suspects qui impliqueraient notamment l’Hôtel Chantaco, l’office de tourisme [de St-Jean-de-Luz, ndlr.] et l’association du Festival des jeunes réalisateurs", évoquait Le Journal du Pays Basque en 2013. S'en est suivi une perquisition au domicile de MAM et dans les locaux de l'association des Amis de la Fondation, le 18 mars 2014.

Il semblerait que ces affaires aient provoqué le déclin de la Fondation du Bénévolat. Ces derniers temps, plusieurs mécènes auraient quitté le navire, d'après le Canard Enchaîné. 20 ans auparavant, lors de sa création, elle avait pourtant les faveurs du gouvernement. En 1994, la ministre de la Jeunesse et des Sports avait accordé des subventions s'élevant à 5 millions de francs. Le siège était alors occupé par une certaine Michèle Alliot-Marie.