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Larrun Ez Hunki stoppe le chantier

Après avoir rassemblé 400 personnes au sommet de la Rhune dimanche dernier, le collectif avait appelé à manifester ce mardi contre le projet de restauration de la piste qui mène des carrières d'Ascain aux Trois-Fontaines. Selon les écologistes, le fait de casser des pierres mère et d'aplanir le chemin entraînera un écoulement trop important en temps de pluie.

Ils étaient une dizaine de manifestants à bloquer la piste afin d'empêcher les engins de casser la pierre. ©Bob EDME
Ils étaient une dizaine de manifestants à bloquer la piste afin d'empêcher les engins de casser la pierre. ©Bob EDME

Cet après-midi, une dizaine de personnes s'est assise sur le chemin qui mène des carrières d’Ascain aux Trois-Fontaines. Empêchant les trois engins dépêchés sur place de soulever, broyer et aplatir la pierre. Fin d'après-midi, la gendarmerie, qui s’est rendue sur le lieu du rassemblement, a indiqué aux manifestants que les travaux étaient arrêtés pour la journée. Ordre du maire d'Ascain, Jean-Louis Fournier, qui avait été informé par les services de la préfecture d'un "incident" sur le site des travaux.

Deux jours après avoir rassemblé 400 personnes au sommet de la Rhune, le collectif Larrun Ez Hunki avait organisé une nouvelle mobilisation ce mardi. Il avait donné rendez-vous à 14 heures, au parking des Carrières d’Ascain. Le collectif conteste le projet de restauration de la piste qui mène au sommet de la montagne. Il n'avait pas pris conscience de l’amplitude des travaux avant ce dimanche alors qu’il manifestait contre le projet La Rhune 2020.

Le maire Jean-Louis Fournier a reçu les manifestants en fin d'après-midi en mairie. Il leur a expliqué qu'il s'agissait de travaux d'entretien de la piste, chose qui n'avait pas été faite depuis quelques années. "Elle devenait pratiquement impraticable, en tous les cas, pour des services d’urgence  : pompiers, police… Ce n’est pas dans le but de faire passer des engins, c’est hors de question", a-t-il déclaré au site d'information Kazeta. Il affirme que dans le cas de travaux d'entretien, aucune autorisation de l'Etat n'est nécessaire.

En début de semaine, le militant de Larrun Ez Hunki Philippe Lacarra a exprimé son inquiétude par mail à l’adjointe déléguée aux associations de la mairie d’Ascain, Bénédicte Luberriaga. Le chemin actuel était bien comme il était car il avait "une bonne assise en pierre". C’est une "fondation, que l’eau ne peut pas emporter" qui est en train d’être réduite "à l’état de sable".

Lettre à la sous-préfète

Dans un courrier adressé au maire d’Ascain Jean-Louis Fournier, le 19 novembre, ces inquiétudes avaient été exprimées en ces termes : "Pour réaliser ce travail, des pans entiers de roche mère ancrés profondément et assurant la stabilité du chemin ont été fissurés au brise roche et extraits à la pelle mécanique." La crainte tient à ce qu’en "l’absence de fossés et de revers d’eau", tous les éléments dits fins soient "emportés par le ruissellement".

Ce lundi 20 novembre, une lettre a également été adressée à la sous-préfète des Pyrénées-Atlantiques, Catherine Seguin, ainsi qu'à au directeur de la Direction départementale des territoires et de la mer (DDTM). Dans celle-ci, l’association Larrun Patrimoine et le Cade Montagne demandent "d’apporter des précisions sur la nature de ces travaux", de vérifier s’ils ont "les autorisations nécessaires" et, si ce n’est pas le cas, de "stopper d’urgence le chantier".