Chloé REBILLARD

L’amour contrarié de Gabriel Garcia Marquez pour le cinéma s’affiche sur grand écran

Le festival Biarritz Amérique Latine a choisi comme tête de proue de sa vingt-sixième édition l’écrivain Gabriel Garcia Marquez, prix Nobel de littérature en 1982. C’est sous l’angle cinématographique que sera scrutée l’oeuvre de l’écrivain. 

Image du film "Del amor y otros demonios", adapté du roman éponyme de Gabriel Garcia Marquez.
Image du film "Del amor y otros demonios", adapté du roman éponyme de Gabriel Garcia Marquez.

Le rapport entre Gabriel Garcia Marquez et le cinéma est complexe. Il fut un spectateur fasciné, mais il formait avec le septième art, "un couple mal assorti" selon ses mots. "Il a passé la première moitié de sa vie à courir après le cinéma, il a toujours voulu être réalisateur. Et la seconde moitié de sa vie, c’est le cinéma qui lui a couru après, en voulant adapter ses oeuvres à l’écran" s’amuse Lucile de Calan, programmatrice du festival Biarritz Amérique latine. 

Célèbre pour ses écrits, le colombien Gabriel Garcia Marquez l’est beaucoup moins pour son oeuvre cinématographique. C’est à cette amnésie de l’histoire que le festival entend rafraîchir la mémoire : l’auteur du roman "Cent ans de solitude" a aussi trempé sa plume pour écrire des scenarii qui furent adaptés à l’écran. Cinq films seront présentés pour tracer ce rapport complexe au cinéma de cette figure intellectuelle incontournable de la Colombie. 

Quatre des films présentés ont été adaptés des scenarii écrits par l’auteur. "Edipo Alcalde", "Memorias de mis putas tristes" et deux versions de "Tiempo de morir" réalisées à vingt ans d’écart, l’une au Mexique en 1965 et l’autre en Colombie en 1985. La dernière oeuvre est, elle, inspirée d’un roman de Gabriel Garcia Marquez "Del amor y otros demonios", adapté à l’écran par l’une de ses étudiantes à qui il avait cédé les droits du livre. Plusieurs séances de chaque film sont programmées tout au long de la semaine de festival. 

L’hommage au grand homme décédé en 2014 ne s’arrête pas là. Une table-ronde, intitulée : "Gabriel Garcia Marquez et le cinéma" se déroulera le 28 septembre à partir de 10 heures au Village du festival. L’exposition de photographies "Le fleuve de notre vie", visible au Casino Municipal de Biarritz, retrace le chemin du fleuve Magdalena, en entremêlant les photographies de Nereo Lopez avec les textes du Nobel colombien. 

La Colombie, un miroir pour le Pays Basque

Cette année, le festival a mis la Colombie à l’honneur, presque une obligation puisque 2017 est l’année France-Colombie et que l’actualité basque résonne tout particulièrement avec l’actualité colombienne. Les deux territoires sont en effet engagés dans des processus de paix qui présentent des similitudes, même si le miroir reste imparfait. Du 25 septembre au 1er octobre, la Colombie surfera sur Biarritz, au rythme des différents événements du festival.


Comme chaque année, trois compétitions se dérouleront, avec dix films venus de toute l’Amérique latine sélectionnés dans chaque catégorie : court-métrage, long-métrage et documentaire. Des concerts et des rencontres littéraires sont également au menu de ce festival à la programmation très dense. A noter la présence de l’acteur principal du film "120 battements par minutes", Nahuel Pérez Biscayart, qui fera partie du jury des courts-métrages.