Chloé REBILLARD

Une maison de retraite ferme à Ustaritz, employés et pensionnaires sont dans le flou

En juin 2017, la direction d’Orpea, qui gère la maison de retraite le Caducée à Ustaritz, a annoncé à ses salariés et ses résidents la fermeture de l’établissement en décembre prochain. Depuis, les salariés et les pensionnaires s’interrogent sur leur avenir. 

La banderole accrochée le 5 septembre par les employés de la maison de retraite Le Caducée pour informer sur leur mécontentement.
La banderole accrochée le 5 septembre par les employés de la maison de retraite Le Caducée pour informer sur leur mécontentement.

Le 5 septembre, les employés ont affiché leur mécontentement en accrochant une banderole devant la maison de retraite du Caducée à Ustaritz. Dans cet établissement qui emploie 14 personnes en CDI, les salariés n’ont pas de nouvelles officielles de la direction d’Orpea sur leur sort. Au 30 novembre, les derniers pensionnaires devront avoir quitté les lieux. Au 31 décembre, la maison de retraite fermera définitivement ses portes. 

La fermeture est connue de la direction depuis longtemps. L’Agence Régionale de Santé (ARS) avait émis une "injonction à la fermeture" car la maison de retraite n’était plus aux normes. Ce que lui reprochent les salariés, c’est d’avoir attendu le dernier moment pour les avertir et de ne pas les tenir informés de leur avenir. De son côté, la direction affirme avoir tenté de maintenir l'activité à Ustaritz : "En lien avec le Schéma Régional d’Organisation Médico-Sociale, diverses options ont été étudiées, sans qu’aucune n’ait malheureusement pu aboutir.

Orpea possède d’autres maisons de retraite, toutes en dehors du Pays Basque, les plus proches étant situées à Salies-de-Béarn et à Pau. Lors d’un échange avec le Comité d’Entreprise (CE), le délégué du personnel, Eddy Siegenthaler, a appris que la solution envisagée serait des mutations pour les salariés. Mais aucune annonce officielle de la direction n’est venue confirmer ou infirmer cette information. Et, surtout, les salariés refusent d’être mutés. Pour E. Siegenthaler : "Nous voulons tous un licenciement économique avec des indemnités pour le préjudice subi. Il est anormal qu’à deux mois de la fermeture, nous n’ayons aucun élément sur ce que l’on va devenir." La direction affirme que les possibilités seront communiquées aux salariés "dans le courant du mois de septembre."

Les résidents s’inquiètent 

Outre les salariés, les proches des résidents sont aussi mis devant le fait accompli. Lors d’une réunion au début de l’été, la direction régionale d’Orpea avait annoncé à la fois la fermeture de l’établissement mais également la nécessité pour les familles de trouver une solution pour leurs proches d’ici au 30 novembre. Vingt-deux personnes âgées étaient alors prises en charge. Aujourd’hui, elles ne sont plus que huit. Mais pour E. Siegenthaler, certains de ceux qui sont partis ont accepté des maisons de retraite qui ne correspondaient pas à leurs critères afin d’être certains de ne pas se retrouver mis à la porte.

Et pour les huit qui restent, la situation commence à devenir stressante. Trouver une maison de retraite est une gageure, la demande étant plus forte que l’offre. Une famille d’un des résidents, toujours présent à la Caducée, témoigne de la difficulté de la situation : "Nous avons entrepris des démarches dans les villages proches. Mais nous essayons de retrouver à la fois un petit établissement familial, ce qui nous convenait très bien, et des conditions de prix similaires. C’est très compliqué et on nous a laissé que cinq mois." L'accompagnement proposé par la direction ne leur a pas convenu. "On voulait nous faire partir plus loin, mais pour nous, il était hors de question de ne plus pouvoir visiter notre proche régulièrement."  

La situation créée également du mal-être pour leur proche sur la sellette : "Nous avons pris le temps de préparer psychologiquement la personne à la suite, elle a accepté le fait de partir. Mais maintenant, elle perçoit qu’ils sont mal considérés, qu’on ne veut plus d’eux. C’est quelque chose dont on n'a pas l’habitude au Pays Basque."