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Le nombre de prisonniers basques a chuté à 70 dans l’État français

Avec les libérations d'Itxaso Zaldua, Mikel Irastorza et Mikel Oroz cet été, le nombre de prisonnier-e-s basques a chuté à 70 dans l’État français. La mobilisation des "artisans de la paix" du 9 décembre à Paris et des décisions judiciaires récentes ont ouvert la porte à de nouveaux scenarii.

Mikel Irastorzari Baionan egindako ongietorria. ©Isabelle Miquelestorena
Mikel Irastorzari Baionan egindako ongietorria. ©Isabelle Miquelestorena

Sur les 319 prisonnier-e-s qui font partie du collectif des prisonnier-e-s basques EPPK, il en reste 69 dans les prisons de l’Etat français. La dernière libération en date est celle d’Itxaso Zaldua, la semaine dernière, qui a fini de purger sa peine. En juillet, Mikel Oroz a été libéré pour les mêmes raisons. Et depuis août, Mikel Irastorza est en libération conditionnelle dans l’attente de son jugement.

Le sentiment que changer de politique pénitentiaire est nécessaire gagne du terrain à Paris. Notamment sous l'impulsion de la mobilisation que les "artisans de la paix" préparent le 9 décembre dans la capitale, même si sa forme est encore à définir. En juillet dernier, les "artisans de la paix" ont rencontré des représentants du ministère de la Justice, les groupes parlementaires de la France insoumise et du MoDem, les centristes et les communistes. Ils ont également pu echanger avec la vice présidente du groupe parlementaire de La République En Marche, Cendra Motin.

D’autres initiatives existent. Comme celle évoquée en mars par l’avocate des prisonniers basques, Xantiana Cachenaut, lors d’une conférence de presse du Forum Social Permanent. Un groupe de juristes est à la recherche de solutions, tant au Pays Basque qu'à Paris, pour ramener les prisonniers chez eux. Elle indiquait alors que le travail avançait. Le groupe pourrait devenir une organisation.

Des décisions judiciaires, sur fond politique, ont aussi suscité un espoir de changements. La libération conditionnelle de Mikel Irastorza, neuf mois après son arrestation, alors qu’il était presenté comme un chef d’ETA presumé, en fait partie. Mais aussi le transfert de Zuhaitz Errasti vers la prison de Mont de Marsan comme le prisonnier basque l'avait reclamé dans ses demandes de rapprochement. Fait sans précédent, sa requête a été autorisée par le tribunal, qui a pris en compte la situation familiale du détenu, et la décision a été exécutée immédiatement.

 

Quatre points à traiter d’urgence

Selon le collectif des prisonnier-e-s basques EPPK, qui prend note de ces avancées dans l'État français, des mesures restent néanmoins à prendre d'urgence après la mort de Kepa del Hoyo dans la prison de Badajos, selon un communiqué adressé à GARA. Décédé le 31 juillet dernier, à 46 ans, des suites d'une crise cardiaque, il est le 18ème détenu indépendantiste basque à avoir péri en prison. Et l'EPPK veut avertir que des drames peuvent encore se produire.

Dans un précédent message, le collectif accusait les dirigeants de l'Etat espagnol d'avoir "pris la décision que tous ou certains d’entre nous périssent en prison et nos parents sur la route". Il a défini des priorités en quatre points, a priori surtout adressées à l'Etat espagnol étant donné le contexte dans l'État français : "se mettre d’accord sur une feuille de route pour les libérations", "ramener au Pays Basque les prisonniers et prisonnières basques", libérer ceux qui sont malades ou dans un âge avancé, et enfin, il invite les dirigeants politiques à contacter les représentants du collectif.