Rébillard, Chloé

Candidature dissidente au PS pour les sénatoriales

Georges Labazée a annoncé hier, lundi 10 juillet, qu'il présenterait sa candidature aux sénatoriales du 24 septembre prochain face à la candidate désignée par le Parti socialiste, Frédérique Espagnac. 

Georges Labazée a présenté sa candidature le lundi 10 juillet en présence de ses colistiers. ©Isabelle MIQUELESTORENA
Georges Labazée a présenté sa candidature le lundi 10 juillet en présence de ses colistiers. ©Isabelle MIQUELESTORENA

La crise que traverse le Parti socialiste n’en finit pas d’engendrer des démissions et des dissidences. Dernière en date, celle de Georges Labazée : après 47 ans au sein du parti, il choisit la voie de la dissidence et se présente aux sénatoriales, qui auront lieu en septembre, contre Frédérique Espagnac, investie par le PS. 

Déjà sénateur, Georges Labazée, candidat pour une réélection, assume son choix : "Le PS n’est plus le même que celui dans lequel je me suis impliqué depuis 47 ans" écrit-il dans sa profession de foi. Il met en cause "les logiques d’appareil" et accuse le parti dans lequel il officiait d’avoir "quitté le monde des idées pour des questions de personnes, de hiérarchie au sein de l’appareil". 

"Le PS n’est plus le même"

Il se présentera sans étiquette mais avec un label, celui de la "Gauche, solidaires avec les territoires", en mettant l'accent sur les territoires ruraux défavorisés qui couvrent une grande partie du département des Pyrénées-Atlantiques. Lutte contre les déserts médicaux, inquiètude sur la compensation pour le financement de l'exemption de la taxe d'habitation pour les collectivités locales, investissement dans les zones de revitalisation rurale, attention particulière sur le nouveau cocktail de vaccins promis par le gouvernement etc... Georges Labazée a encore bien des chantiers sur lesquels il entend donner son avis dans l'hémicycle.

Le sénateur dissident affirme s'être mis en retrait du PS depuis l'organisation des primaires à la présidentielle par son parti. Il a confié à nos confrères de Sud Ouest ne plus payer ses cotisations depuis janvier 2017. Le secrétaire fédéral du PS des Pyrénées-Atlantiques, Stéphane Coillard, a une autre version. Selon lui, Georges Labazée serait à jour des cotisations et a bien réglé le dernier versement du mois de juillet. Son exclusion du parti ne serait effective que six mois après le dépôt d'une candidature en préfecture. Pour l'instant, Georges Labazée n'aurait envoyé qu'un recommandé jeudi dernier pour se mettre en "congé" du parti, statut qui n'existe pas pour Stéphane Coillard. Ce dernier regrette par ailleurs la décision de son camarade "Jo" dont il salue le travail au sein du département tout en déclarant : "C'est une triste façon de quitter la politique."

Renouvellement de la vie politique ? 

Sur la partition à la mode du renouvellement politique, tout porte à croire que Georges Labazée n'a pas sa gamme à jouer. Cet ancien instituteur à la retraite, âgé de 74 ans, est un habitué de la politique. Il a exercé divers mandats sans interruption depuis 1976. Il a pourtant annoncé dès la présentation de sa candidature qu'il misait lui aussi sur le renouvellement : s’il est élu, il se pourrait qu’il n’aille pas au bout des six ans de mandat et laisse la place à ses colistiers. À savoir Nadine Lambert, maire d’Araux et conseillère départementale, et André Larralde, maire de Saint-Just-Ibarre et président du Syndicat de l’Ostibaret. 

Georges Labazée est le troisième à déclarer sa candidature pour les élections sénatoriales du 24 septembre prochain, après son ancienne camarade Frédérique Espagnac et Max Brisson pour Les Républicains. Il faudra attendre encore un peu pour connaître l’ensemble des listes en campagne. Une chose est sûre, et Georges Labazée en a parfaitement conscience, plus il y a de listes à s’affronter, plus il augmente ses chances de réussir son pari d’être réélu à la chambre haute. Trois sièges sont à conquérir au niveau départemental. Les abertzales de EH Bai ont, eux, d’ors et déjà annoncé qu’ils ne présenteraient pas de candidature, sans apporter leur soutien à une liste déjà officialisée.