Caroline MALCZUK

Être ou ne pas être dans le groupe MoDem, telle est la question

Alors que la création d'un groupe MoDem s'est confirmée avec les résultats du second tour, il n'y a que Vincent Bru qui se soit positionné sur son choix d'en faire partie ou non. Florence Lasserre-David, ne s'est pas encore exprimée sur la question.

Vincent Bru a fait son choix, Florence Lasserre-David préfère le suspense.©Bob EDME
Vincent Bru a fait son choix, Florence Lasserre-David préfère le suspense.©Bob EDME

Groupe MoDem, ira ou ira pas ? Pour Vincent Bru, c’est oui. Le député fraîchement élu de la sixième circonscription, investi par La République en marche mais placé par le MoDem, n’arrivait pas à se positionner jusqu’alors. Il faut dire que le bientôt ex-maire de Cambo-les-Bains n’est pas très friand des étiquettes… Mais aujourd’hui, il dit avoir les garanties que ce groupe sera bien solidaire de la politique Macron. Une inquiétude qui le confortait dans l’incertitude jusqu’à son passage dans la capitale. Au départ, Vincent Bru avouait préférer un groupe unique La République en marche.

Depuis les résultats du second tour des élections législatives, il n’y a plus de suspense quant à la formation d’un groupe MoDem. Bien que le parti soit dans la tourmente depuis l’enquête préliminaire sur des soupçons d’emplois fictifs et la démission de Sylvie Goulard, François Bayrou ainsi que Marielle de Sarnez du gouvernement. Il n’empêche que le MoDem a bien obtenu 42 députés dimanche soir. Soit plus de deux fois le nombre de personnes requises pour former un groupe, une condition sine qua none de l’accord entre le chef de file du MoDem et Emmanuel Macron

Une force politique

Pas sûr d'exister au sein du gouvernement, le MoDem existera au moins au sein de l’Assemblée nationale. Pour la première fois depuis sa création en 2007, le parti aura un groupe parlementaire. Après la défection de Jean Lassalle, sa présence était nulle au palais-Bourbon. Certains parlent de "renaissance". Car un groupe, c’est 10 millions d’euros. "On a le droit à un certain nombre de moyens matériels mis à disposition, c’est intéressant", souligne Michel Veunac. Et le maire MoDem de Biarritz rappelle aussi qu’avoir un groupe, c’est "peser sur la politique en général". Il s’autorise désormais à parler de son parti comme d’une "force politique".

Cela ne rassure pas Jean-Jacques Lasserre, sénateur MoDem. Lui veut rappeler que l’alliance MoDem/La République en marche devra être "solide" alors que des "réformes douloureuses" s’annoncent. Michel Veunac se veut rassurant : "Il y a une grande complicité entre En Marche et MoDem : les points de vue et les valeurs sont les mêmes. Les risques [de dissidences] sont extrêmement minimes." Il assure que son parti "ne sera pas une force de contestation mais de proposition". Tout en admettant que ce groupe pourra avoir des "positions différentes".

Concernant Florence Lasserre-David, nouvelle députée MoDem de la cinquième circoncription, elle n’a pas répondu aux nombreuses sollicitations de MEDIABASK. Même après avoir été interpellée publiquement par Mehdi Ouraoui, membre du bureau fédéral 64. Il lui demande dans un communiqué de presse de "condamner" le scandale dans lequel les ministres MoDem démissionnaires sont impliqués. "Ce serait très grave qu’elle commence son mandat en montrant, par son silence gêné, qu’elle cautionne ce type de comportements."