Caroline MALCZUK

Le Napoléon fait front à Marion Maréchal Le Pen

Le Front National est de nouveau sans salle pour la venue de la députée du Vaucluse, le 11 avril, à Bayonne. Le gestionnaire de la salle privée Le Napoléon refuse finalement de l’accueillir. Et s’en explique.

Le Front national n'arrive pas à trouver de salle pour sa réunion publique du 11 avril.
Le Front national n'arrive pas à trouver de salle pour sa réunion publique du 11 avril.

C’est un feuilleton à multiples rebondissements. La réunion publique de la députée Front National du Vaucluse, Marion Maréchal Le Pen, annoncée pour le 11 avril, est de nouveau sans salle. Après avoir décidé de ne pas la tenir à la maison des associations de Bayonne pour des raisons de sécurité, le Front National s’était finalement rabattu sur une salle privée, Le Napoléon.

Le gestionnaire de la salle, Eric Maille, avait dans un premier temps accepté. Un contrat de location a d’ailleurs été signé. "Je suis pour la liberté d’expression. J’ai reçu tous les partis politiques. Je n’ai jamais eu de réactions par rapport à ça." C’était la première fois qu’il était sollicité par le Front National. Mais une fois l’information révélée, les réactions ont été vives sur les réseaux sociaux et dans son entourage.  

Ne pas être catalogué

Eric Maille, sous cette pression, revient alors sur sa décision. "Pour des questions de sécurité" d'abord, craignant que son établissement soit détériorié par les manifestations annoncées. Mais surtout parce qu’il ne veut pas se "retrouver catalogué". L’amalgame est apparemment vite fait entre accueillir un parti et partager ses idées. Ce qui n’est pas le cas du gérant concernant celles du Front National. "Je n’ai pas à le subir personnellement, je n’ai pas envie de me retrouver là dedans."

Un chèque de caution a été signé, Eric Maille a prévu de la rembourser. Mais Jean-Michel Iratchet, le secrétaire départemental du Front National des Pyrénées-Atlantiques, a sous entendu à Sud-Ouest ce matin que le parti pourrait se pourvoir en justice contre Le Napoléon. A la possibilité d’aller jusqu’au tribunal, le gestionnaire de la salle répond : "J’assumerai. J’ai le droit de dire non." Entre être etiquetté Front National et s’expliquer devant la justice, Eric Maille a vite fait son choix.

Appel des opposants

En attendant, le parti d’extrême droite est toujours à la recherche d’une salle. Mais où que se tienne la réunion publique, Marion Maréchal Le Pen est attendue de pied ferme par ses opposants d'ici. Un collectif d’associations, mouvement, syndicats et organisations politiques appellent "l’ensemble des habitant(e)s du Pays Basque et du Sud Landes" à se rassembler le 11 avril "afin de couvrir le discours haineux et racistes du FN" dans "tout autre lieu vers lequel serait déplacée la réunion".

Le collectif dit respecter "les règles du débat démocratique" et être "attaché à la liberté d'expression" mais considère que "le racisme, le sexisme, l'homophobie et toutes les autres formes de haine distillés par le Front National, ne sont pas des opinions".