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Détenus basques : l’État français sévèrement critiqué hier à Paris

Bake Bidea et la Ligue des droits de l'Homme ont fait le point sur les détenus basques et le processus de paix, hier à Paris. L’État français a été mis sur le banc des accusés concernant le sort des prisonniers basques.

Les élections américaines ont malheureusement éclipsé la présence de cette conférence de presse à Paris©Bake Bidea
Les élections américaines ont malheureusement éclipsé la présence de cette conférence de presse à Paris©Bake Bidea

Hier 9 novembre, Bake Bidea et La LDH (Ligue des droits de l'Homme) évoquaient ensemble à Paris la situation des détenus basques et du processus de paix. Cinq ans après la Déclaration d'Aiete et plus d'un après la conférence organisée à l'Assemblée nationale, les participants ont dressé un constat sévère sur la question des prisonniers basques, en particulier, concernant les détenus gravement malades comme Ibon Fernandez Iradi.

Au siège de la Ligue des droits de l'homme le constat a été sans appel. Pour Michel Tubiana, président honoraire de la LDH, "la France continue de violer de façon évidente les droits fondamentaux de ces détenus. C'est pourtant la première étape à tout processus de paix".

Philippe Texier, magistrat honoraire expert auprès de l'ONU, est allé dans le même sens. "Dès qu'il s'agit de prisonniers basques, la législation nationale voire les normes internationales ne sont plus respectées". Et ce dernier d'évoquer le cas "symptomatique" d'Ibon Fernandez Iradi. 

Second point. Pour Philippe Texier, "les normes internationales de l'ONU prévoient que les détenus soient le plus rapprochés de leurs familles. Les juges devraient prendre en compte l'arrêt de la lutte armée par l'ETA et ne le font pas".

Détenus morts

La loi sur la suspension de peine pour cause médicale a été évoquée également. Votée en 2002, elle a été très peu appliquée depuis, a rappelé François Besse de l'OIP (Observatoire International des prisons). Selon Bake Bidea, entre 2010 et 2014, 510 détenus sont morts dans l’État français pour des raisons de santé.

Le 24 novembre, le cas d'Ibon Fernandez Iradi sera examiné par la Chambre d'application des peines. Présent à Paris, la députée Colette Capdevielle a demandé pour le détenu, "l'application de la loi, rien que la loi mais toute la loi".

Le 19 novembre, Bagoaz organise une manifestation à Bayonne (17 heures, Place des Basques) pour demander la libération de tous les prisonniers gravement malades.