Ximun Larre

La Soule candidate à l'expérimentation "zéro chômeur de longue durée"

Une expérimentation nouvelle, qui aura lieu dans dix territoires de l'Etat français. L'objectif : créer des emplois pour les chômeurs de longue durée.

Après Mauléon dans les Deux Sèvres, l'expérience souletine serait la deuxième en Nouvelle Aquitaine. .©Gaizka Iroz
Après Mauléon dans les Deux Sèvres, l'expérience souletine serait la deuxième en Nouvelle Aquitaine. .©Gaizka Iroz

La loi "zéro chômeur de longue durée" promulguée le 29 février dernier entend proposer des CDI aux personnes sans emploi depuis plus d'un an. Un projet iconoclaste il y a peu encore, porté à l'origine par ATD Quart monde et qui est en train de prendre forme dans des territoires pilotes de l'Hexagone. Cinq années durant, dix territoires ruraux ou urbains vont tester ce dispositif. Le 20 octobre dernier, la Communauté de communes de Soule votait à l'unanimité une délibération pour être candidate à cette expérimentation.

Une étude réalisée par ATD Quart Monde évalue le coût pour la collectivité d'un chômeur de longue durée entre 15 et 20 000 euros par personne et par an. L'idée de cette expérimentation (voir article associé) est basée sur le transfert de ces sommes vers le financement d'emplois nouveaux, créés après avoir identifié des besoins sur un territoire donné. Des emplois en CDI, rémunérés au SMIC et à temps choisi.

Pour l'instant l'expérimentation est lancée dans cinq collectivités locales de l'Hexagone : Colombey-les Belles (Meurthe et Moselle), Jouques (Bouches du Rhône), Mauléon (dans les Deux-Sèvres), Pipriac (Ille-et-Vilaine) et Prémery (Nièvre). Cinq autres territoires seront choisis avant la fin de l'année parmi une soixantaine de candidatures.

Le maire de Tardets, Arnaud Villeneuve, insiste sur la philosophie du projet : "il s'agit avec des chômeurs de plus d'un an, d'une logique d'insertion, et de reprendre un peu ce qui avait été laissé libre au seul secteur associatif". Et ce dernier de rappeler le travail réalisé en ce sens par l'association Interface pour développer des chantiers à caractère d'utilité sociale mais "arrivée aujourd'hui au bout de sa formule". A l'heure actuelle 250 personnes seraient susceptibles d'être concernées par ce dispositif en Soule.

Le type d'emplois envisagé

Un travail d'identification des besoins en termes d'emplois a permis de dégager des axes possibles, poursuit l'élu. "L'idée serait de créer une structure permettant d'offrir des services aux entreprises. Des besoins en gardiennage existent, par exemple. Des emplois liés à l'environnement et au tourisme sont possibles en particulier concernant l'activité de cannyoning. Enfin, on peut penser au domaine de la culture et du patrimoine, en s'inspirant par exemple pour Tardets du modèle classé 'ville et pays d'art et histoire'". Les recruteurs seront au final des entreprises conventionnées, existantes ou à créer.

L'identification des besoins doit également permettre de ne pas créer d'emplois concurrentiels. "Il ne s'agit pas par exemple de mettre en difficulté des petites entreprises locales existantes", explique A. Villeneuve.

Ce dernier rappelle également que "le projet s'appuie sur le soutien du Département et de la Région". Des  "atouts certains" pour le maire de Tardets, même s'il reconnaît que la sélection reste délicate : "d'autres ont eu plus de temps que nous pour préparer leur projet".

Un suivi collectif

Dans la pratique, le projet porté par la Communauté de communes reposera, s'il voit le jour, sur un réseau d'acteurs constitué en comité de pilotage. "Avec sans doute des ajustements liés à la mise en place de l'EPCI", précise-t-il. Le Comité de pilotage devrait notamment comprendre les communes, le Département et la Région ainsi que des acteurs socio-économiques comme le réseau d'entreprises de Soule Odace ou l'association Azia créée par un collectif de jeunes souhaitant maintenir et impulser des activités sur le territoire.