Gara

Journées de six heures en Suède

La ville suédoise Göterborg mène un projet qui met une fois encore en relief les contrastes socio-économiques au sein de l'Union européenne. Ils veulent prouver que le travail journalier de six heures sans réduction de salaire augmente non seulement la qualité de vie mais aussi la productivité.

La Suède a l'habitude de surprendre les observateurs étrangers par un système qui combine salaires élevés et temps libre considérable. (Gotzon ARANBURU)
La Suède a l'habitude de surprendre les observateurs étrangers par un système qui combine salaires élevés et temps libre considérable. (Gotzon ARANBURU)

Le projet présenté par les autorités de Göteborg en avril 2014 a pour objectif la corroboration de la théorie selon laquelle les personnes sont plus productives dans des journées de travail courtes. Afin d'obtenir des éléments permettant une opinion objective, l'expérience se réalise de la manière suivante : la moitié des fonctionnaires de la mairie travaillent six heures par jour pendant que les autres maintiennent les horaires classiques de 8 heures journalières. Les autorités municipales comptent comparer les deux groupes à la fin de cette l'année.

Göterborg est la seconde ville de Suède en nombre d'habitants. Elle compte 550 000 et son région métropolitaine dépasse les 770 000 habitants.

Un reportage de Telesur reprenait récemment la théorie présentée par le Laboratoire des politiques publiques de Suède. "Avec une journée de travail plus respectueuse avec la vie familiale, les employés seront plus efficaces et dédiés à leur travail. Cela signifie aussi qu'ils tomberont rarement malades".

Du secteur privé au secteur public

Jennie Anttila, infirmière à la maison de retraite Svartedalens, se dit très heureuse de participer à l’expérience : "ce que j’espérais est arrivé. Ma vie est plus tranquille et agréable. J'ai plus d’énergie pendant mon temps libre, et en plus, je suis plus active au travail".

Les employeurs se sont également prononcés en faveur de l’initiative : "l'amélioration des conditions des travailleurs est incontestable. Ils ressentent moins de pression et sont plus énergiques. Je pense que c'est un bon système", assure la gérante du centre, Ann-Charlotte Dahlbom.

Comme l'en informait le quotidien mexicain "La Jornada", la démarche a été promue par le gouvernement municipal de gauche. Mats Pilhem, alors maire de la ville, était certain que l'expérience allait se reproduire. "La vie active est longue, il faut créer une ambiance plus humaine dans les lieux de travail", affirmait-il.

E. Pilhem se rappelle par ailleurs qu'en 2002, Toyota avait instauré la journée de six heures dans son entreprise de Götenborg. Son but était de rentabiliser au maximum les équipes en les organisant en deux tours : l'une le matin, l'autre l'après-midi.

La clé, une main d'œuvre bien formée

Elisabeth Jonsson, administratrice du centre de services de Toyota en parle. "Ce fut un succès dès le début. Nous avons vu les résultats et tout a fonctionné correctement, pour le personnel, comme pour l'entreprise et les employeurs. Je ne me souviens d'aucune discussion qui aurait porté un doute sur le sujet".

La Suède a l'habitude de surprendre les observateurs étrangers par un système qui combine salaires élevés et temps libre considérable. La clé, selon les économistes, réside en grande partie sur la productivité d'une main d'œuvre très bien formée, capable de s'adapter aux nouvelles technologies plus rapidement que la majorité des autres pays.