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Le gouvernement espagnol s’arme du 155, celui de Catalogne en appelle à la démocratie

Le bras-de-fer entre l’Espagne et la Catalogne est loin d’être terminé. La suspension de l’autonomie de la Catalogne hier par Madrid, a débouché sur la destitution de plus de cent fonctionnaires et du président Carles Puigdemont. Ce dernier appelle à "résister démocratiquement".

Carles Puigdemont a pris la parole samedi 28 octobre en début d'après-midi, sans faire d'annonce précise, il a appelé à réagir "démocratiquement" au coup de force de Madrid.  ©Wikimedia Commons
Carles Puigdemont a pris la parole samedi 28 octobre en début d'après-midi, sans faire d'annonce précise, il a appelé à réagir "démocratiquement" au coup de force de Madrid. ©Wikimedia Commons

Mariano Rajoy a annoncé que de nouvelles élections devraient avoir lieu le 21 décembre en Catalogne. Dans le même temps, il a annoncé la suspension de l’autonomie de la Catalogne. Selon l’article 155, c’est désormais lui et la vice-présidente, Soraya Sáenz de Santamaría, qui ont les rênes de la région de l’est du pays, qui a déclaré son indépendance sous la forme d’une République hier, vendredi 27 octobre. 

Du côté de la Catalogne, on ne l’entend pas de cette oreille. Dans une courte allocution diffusée en début d’après-midi de ce samedi 28 octobre Carles Puigdemont appelle à "s’opposer démocratiquement" à l’application du 155 et aux destitutions. Il a affiché sa détermination à "continuer à travailler pour accomplir les mandats démocratiques" avec trois mots d’ordre : "Patience, persévérance et perspective." 

"Nous continuerons à travailler pour construire un pays libre" a ajouté C. Puigdemont, mais sans annoncer de mesures concrètes pour faire face à sa destitution ainsi qu’à celle de nombreux officiels de la région, parmi lesquels Josep Lluis Trapero, chef de la police catalane, les Mossos. 

Vendredi 27 octobre, suite à la déclaration d’indépendance par le Parlament, les rues de Barcelone s’étaient remplies de manifestants en faveur de l’indépendance et de feux d’artifice, célébrant ce jour considéré comme historique. Samedi 28 octobre, c’est au tour des unionistes de défiler dans les artères de Madrid. 

Au niveau international, la plupart des Etats ont pour l’instant appuyé le gouvernement espagnol dirigé par le Partido Popular (PP). Mais des voix internes aux pays, telles que celle de Jean-Guy Talamoni, président de l’Assemblée Corse, ont souhaité la bienvenue à la jeune République catalane, reconnaissant de fait son existence.