Caroline MALCZUK

Le sort de la Catalogne sera d'avantage fixé aujourd’hui

Le président de la Generalitat a décidé de laisser le Parlement répondre à la menace de l’application de l'article 155, qui doit être adopté ce vendredi 27 octobre matin par le Sénat, et décider de proclamer l'indépendance. La séance plénière aura lieu à midi dans un climat de tension et d’attente chaque jour plus insoutenable pour les Catalans.

Carles Puigdemont au siège de la Generalitat.
Carles Puigdemont au siège de la Generalitat.

Un vrai ascenseur emotionnel. La journée de ce jeudi 26 octobre fut riche en retournements de situation en Catalogne. Alors que les médias catalans affirmaient que Carles Puigdemont avait l’intention de dissoudre l’assemblée et convoquer des élections anticipées, le Président a contredit cette information, à 17 heures, du siège de la Generalitat. Les journalistes et les Catalans étaient tenus en haleine depuis 13 h 30, heure à laquelle était initialement prévue la conférence de presse avant d’être suspendue pour une durée incertaine.

Carles Puigdemont a finalement décidé d’écarter la tenue d’élections faute de "garanties" de la part du gouvernement espagnol. Et il laisse le Parlement catalan répondre à la menace de l’application de l’article 155 - le texte doit passer devant le Sénat ce vendredi matin - et décider de proclamer l’indépendance de la région. Dans son allocution, il a réitéré que les mesures sur le point d’être votées par les sénateurs sont "injustes et abusives".

Le Parlement devait se réunir à 18 heures hier mais la séance plénière a été reportée à ce midi. Les débats vont êtres longs et intenses cet après midi entre le PdeCAT, ERC et le CUP. La coalition Junts pel si semble divisée. Hier, la journée s’est de plus terminée par la démission de Santi Vila, le ministre catalan chargé des entreprises, proche de Carles Puigdemont. Dans la rue, des milliers d’étudiants ont maintenu la pression dans le sens d’une proclamation d’indépendance. L’ANC et Omnium ont appelé à une nouvelle mobilisation aujourd’hui à partir de 10 h 30.

Du côté du gouvernement espagnol, il n’est pas question pour le PP de freiner l’article 155 mais le PSOE veut laisser la porte ouverte au cas où le Parlement catalan déciderait de convoquer des élections. D’un côté ou de l’autre, chaque jour qui passe devient de plus en plus difficile pour serrer les rangs.