Caroline MALCZUK

De Gernika à Alep, les victimes sont encore les civils

Des rencontres solidaires internationales sont organisées à Gernika, du 28 au 30 avril. Dans ce cadre, un rassemblement pour dire "non à la guerre et bienvenue aux refugiés" aura lieu ce vendredi, à 17 heures, à Hendaye.

En mai 2016, le collectif Ongi etorri Errefuxiatuak s'était mobilisé à Bilbo.
En mai 2016, le collectif Ongi etorri Errefuxiatuak s'était mobilisé à Bilbo.

Du 28 au 30 avril, la plateforme Ongi etorri Errefuxiatuak, ou "bienvenue aux réfugiés", organise les rencontres internationales solidaires à Gernika à l’occasion du 80e anniversaire du bombardement. Elle regroupe des collectifs qui s’occupent de la question des migrants au Pays Basque sud et a convié le collectif "Solidarité migrants" qui agit, lui, au Pays Basque nord.

Sophie Desprez, membre du collectif et de la Ligue des droits de l’homme de Bayonne, fait un parallèle entre les bombardements de Gernika et ceux d’Alep en Syrie, dont les victimes ont été et sont encore des civils. "Il y a eu des bombardements dans le passé. Ces bombardements ont entrainé des fuites de personnes qui cherchaient refuge en Europe." Et l’histoire, malheureusement, se répète aujourd’hui. Le but de ces rencontres est donc pour elle de dire "non à la guerre et bienvenue aux réfugiés".

Rassemblement à Hendaye

Plusieurs rendez-vous sont prévus, dans le cadre de ces trois jours. Ce vendredi, de 17 heures à 18 heures, le collectif sera rejoint par un groupe de Gipuzkoa, à Hendaye, sur le pont de Saint-Jacques. "Que les gens viennent nombreux pour exprimer leur indignation au sort fait aux migrants" appelle Sophie Desprez qui veut interpeller les gens mais aussi les pouvoirs publics.

Elle s’inquiète de cet entre-deux-tours de la présidentielle française, durant lequel le scénario d’une présidence sous le Front National s’avère probable. Un parti qui va à l’inverse de ce que son collectif, constitué d’une dizaine d’associations et d’une soixantaine de personnes à titre individuel, défend. C'est à dire dénoncer les politiques migratoires, sensibiliser l’opinion, combattre les idées fausses sur l’immigration, lutter contre les discours xénophobes.

Du fait de ce contexte, le rassemblement prévu à Hendaye "revêt une importance particulière". Car selon Sophie Desprez, si Marine Le Pen devient présidente, "la question des migrants sera réglée de façon assez violente" alors que "déjà là, cela ne se règle pas très bien".

Samedi, les différents groupes marcheront ensemble pendant quatre kilomètres de Muxika à Gernika où discours et hommages sont prévus. Le dimanche, le forum se tiendra sous forme d’ateliers, de tables rondes et de partages d’expériences afin de dégager des propositions d’actions concrètes.