Bénédicte SAINT-ANDRÉ

Bizi opte pour le 'contre-contre'

Le mouvement altermondialiste refuse de choisir entre Emmanuel Macron et le Front national et appelle à une mobilisation "contre le F haine et l’argent tout puissant".

Action Bizi à Biarritz contre la BNP Paribas © Isablle Miquelestorena
Action Bizi à Biarritz contre la BNP Paribas © Isablle Miquelestorena

Pour le mouvement Bizi, qui compte 476 adhérents, Emmanuel Macron n’est pas un barrage contre le Front National. Pis, "les politiques qu’il a portées et qu’il défend encore aujourd’hui sont le terreau de la montée inexorable du F Haine, en même temps qu’elles aggravent et accélèrent le dérèglement climatique et l’effondrement de la biodiversité", écrivent les militants dans un communiqué, après une "assemblée spéciale" sur les résultats du premier tour de la présidentielle.

Pour autant, pas question de parler de "ni-ni" pour Eva Sallaberry, porte-parole du mouvement qui préfère la notion de "contre-contre". "Le ni-ni pourrait laisser sous-entendre que nous donnons la consigne de ne pas voter. L'idée est plutôt de laisser les gens libres de leur choix et de prévenir que nous nous battrons contre ces deux courants".

Personne chez Bizi ne votera néanmoins en faveur du FN, précise-t-elle. "Nous l'avons toujours combattu et cela ne cessera pas. Mais nous disons que dans les rangs du FN il n'y a pas que des fachos, il y a aussi les déçus des politiques conduites par la gauche et la droite depuis trente ans".

C'est pour éviter "d'autres déçus" qu'il faut combattre les politiques libérales, poursuit-elle. Car ces militants semblent tenir pour acquise la victoire d’Emmanuel Macron. Leur communiqué évoque ainsi " un futur président qui a pour stratégie assumée de lancer une offensive anti-sociale et anti-écologique". "On a quand même du mal à imaginer le contraire", confie Eva.

Réponse le 7 mai. En attendant, Bizi appelle à une mobilisation le 1er mai à 10h30 à Bayonne (Pont Saint-Esprit) avec pour mot d’ordre "Contre le F haine et l’argent tout puissant, notre alternative la solidarité".