Caroline MALCZUK

Désarmement, détenus basques : une Marion Maréchal Le Pen peu bavarde

Marion Maréchal Le Pen s'est rapidement exprimée sur des sujets locaux, lors d'une conférence de presse, avant sa réunion publique à la salle Lauga, à Bayonne. Si la députée du Vaucluse veut défendre les langues régionales, elle ne semblait pas au fait du désarmement d'ETA.

Marion Maréchal Le Pen ne s'est pas exprimée sur la question du désarmement. ©Isabelle MIQUELESTORENA
Marion Maréchal Le Pen ne s'est pas exprimée sur la question du désarmement. ©Isabelle MIQUELESTORENA

Marion Maréchal-Le Pen était à Bayonne, hier, salle Lauga pour défendre le projet de Marine Le Pen. Avant la réunion publique, une conférence de presse était organisée avec une vingtaine de journalistes locaux et nationaux. En présence d’élus Front National des Pyrénées-Atlantiques.

Bien que le Pays Basque soit une région à conquérir, Marion Maréchal Le Pen est arrivée comme si le terrain était conquis. "Le FN est partout chez lui, y compris au Pays Basque" a-t-elle affirmé. Mais quand une question sur le désarmement d’ETA est posée, c’est Jean-Michel Iratchet qui doit prendre la parole. "C’est une excellente chose. Nous sommes un parti pacifiste, nous sommes pour la paix" a affirmé le candidat à la 5e circonscription. Selon lui, ETA doit aller plus loin en annonçant "officiellement sa dissolution" et en assumant "ses responsabilités". Quant au fait que la société civile se soit emparée du processus, lui dit que "c’est aux Etats de traiter le problème".

Sur la question des détenus basques et du rapprochement auprès leurs familles, Marion Maréchal Le Pen a vite clos la question. "C’est à la justice de trancher." La députée du Vaucluse est visiblement agacée par ces questions d’actualité locale et soupçonne les journalistes qui les posent d’être "militants" voire "pro-ETA". Mais relancée sur le sujet par un journaliste du Monde, qui rappelle le discours de Marine Le Pen en Corse le 8 avril, durant lequel elle a déclaré "envisager le rapprochement des détenus qui le sont sur le continent dans des établissements corses", elle a répondu : "Si elle le dit en Corse, il n’y a pas de raison qu’elle ne le fasse pas ailleurs."

Une idée "insupportable"

Marion Maréchal Le Pen aura été un peu plus bavarde sur la question des langues régionales. "Je n’oppose pas identités locales à identités nationales. Nous avons besoin de défendre nos langues locales, nos traditions locales." Mais elle se dit contre la charte des langues régionales et minoritaires. Car selon elle, le texte vise à "donner un statut" à l’arabe. Une idée "insupportable". Des propos qui font écho à ceux tenus par sa tante en Corse. A Ajaccio, Marine Le Pen avait accusé l’Union européenne de ne pas défendre les langues "enracinées" mais les langues "minoritaires" via la charte des langues régionales. "C’est à dire ici la langue arabe et non le corse."

La section des Pyrénées-Atlantiques du Front national a invité la députée du Vaucluse à venir les soutenir car "on n’est pas nombreux", reconnaît la conseillère régionale Claudie Cheyrou. Et pourquoi le Front National progresse au Pays Basque moins qu’ailleurs ? L’élue donne ses raisons : "On est moins atteints par les problèmes que connaissent la région Paca et le Nord. Le tissu social est moins abîmé. "Comme s’il fallait que ça aille mal pour être tenté par le vote frontiste. Mais Claudie Cheyrou croit en la progression de son parti parce que "ici, il y a une très grande tradition chrétienne". La défense de la laïcité contre les "revendications politico-religieuses" est pourtant chère au FN...