Virginie BHAT

Quand la santé se sent vraiment mal

A l’appel de leurs syndicats, les salariés et les agents des services de santé, sociaux et médico-sociaux, se sont mobilisés à Bayonne ce mardi. 

A l'appel des syndicats, 200 personnes de la santé se sont rassemblées dans le hall de l'hôpital de Bayonne. ©Isabelle MIQUELESTORENA
A l'appel des syndicats, 200 personnes de la santé se sont rassemblées dans le hall de l'hôpital de Bayonne. ©Isabelle MIQUELESTORENA

C’était un mouvement national, aujourd’hui, dans le secteur de la santé. Pris de mal-être devant le manque de moyens humains et financiers, les salariés et les agents des services de santé, sociaux et médico-sociaux, ont interpellé et alerté les usagers de la santé à Bayonne.

De son côté, la CFDT a décidé de se planter devant l'antenne bayonnaise du Conseil départemental des Pyrénées-Atlantiques pour dénoncer le manque de moyens qui "empêche les professionnels que nous sommes de faire correctement notre travail au quotidien".

Le choix du lieu n’était pas anodin : "Aujourd'hui, nous sommes ici pour dénoncer les incohérences des financeurs que sont l’État via l'Agence régionale de santé, et le Conseil départemental", exprime la CFDT Santé Sociaux Pays Basque dont la fédération n’a pas appelé à la grève mais à des actions.

Maltraitance institutionnalisée dans les EHPAD, faute de personnel, emplois menacés dans le secteur social, suppression de subventions auprès des associations oeuvrant dans le secteur… "Les premiers maltraitants sont l’Etat et les conseils départementaux", assène Claire Cellan, secrétaire générale, qui se demande comment faire des soins de qualité en EHPAD si la prise en charge d'une personne âgée en fin de vie est évaluée à 30 minutes par jour...

Actions ciblées

La CFDT n’exclue pas des actions plus ciblées, dans les EHPAD, les cliniques… ces prochaines semaines.

De leur côté, les fédérations FO, CGT et SUD ont appelé à la grève nationale de la fonction publique, accompagnée d’actions. A l’hôpital de Bayonne, des agents hospitaliers et du secteur de l’action sociale se sont rassemblés dans le grand hall.

"Nous étions environ 200, entre 14 et 15 heures, relève Jean-Louis Dupin de la CGT, à l’hôpital, qui ne sait pas pour l’heure le nombre d’agents qui ont suivi la grève dans l’établissement. Nous étions rassemblés pour dénoncer les conditions de travail." Des conditions qui, tant en gériatrie qu'en oncologie, raccourcissent le temps des toilettes, les paroles de réconfort aux patients... 

Et de relever : "Les agents rentrent avec le sentiment du travail mal fait, regrette Jean-Louis Dupin. Nous sommes pris dans une logique financière. A l’hôpital de Bayonne, nous sommes en excédent financier. Ses activités sont en hausse, avec des services dignes d’un CHU et les moyens d’un hôpital de province."