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Société civile et institutions ensemble pour impulser le désarmement

Les représentants de la société civile se sont retrouvés à Aiete pour annoncer une nouvelle phase dans la résolution du conflit. Elle pourrait donner lieu au désarmement d'ETA.

La diversité des syndicats présents à Aiete samedi a été soulignée. (Jon URBE/ARGAZKI PRESS)
La diversité des syndicats présents à Aiete samedi a été soulignée. (Jon URBE/ARGAZKI PRESS)

Lors du cinquième anniversaire de la Déclaration d’Aiete, la Maison de la Paix (Donostia) a accueilli en son sein de nouvelles propositions pour la résolution du conflit basque. La plus éminente, celle de l’avocat sud-africain Brian Currin. Entouré d’acteurs sociaux et politiques du Pays Basque, il a affirmé qu’il y a de fortes chances pour qu’ETA engage un processus de désarmement accompagné par la société et les institutions basques, sous l'égide de la communauté internationale.

Les membres du Forum social pour impulser le processus de paix ont constaté un consensus clair sur la nécessité d’avancer vers le désarmement, vers la destruction des armes, "dans un délai raisonnable", avec une vérification internationale et avec des garanties sur sa réalisation.

Acteur notable du processus de paix, Brian Currin a ajouté qu’il a constaté la volonté du gouvernement de la Communauté autonome basque et celui de la Navarre de "participer" à un processus de désarmement. Malgré le blocage de Madrid et de Paris, il estime que "tous les acteurs réellement importants sont en faveur" d’un tel processus.

"Dialoguez, s'il vous plaît"

Une annonce réalisée dans un contexte favorable à l’action, ont remarqué les responsables du forum. Cette phase de plus de deux ans débute, selon eux, avec la mise en place du nouveau parlement de Gasteiz et la création de l’Agglomération Pays Basque au nord, et qui se terminerait au printemps 2019, à la fin de la législature en Navarre.

Puis, ils se sont adressés directement aux politiques du Pays Basque Sud comme du Nord : "Dialoguez, s’il vous plaît, jusqu’à l’aube. Nous n’avons pas de temps à perdre". Au premier rang se trouvaient notamment Arnaldo Otegi d’EH Bildu, Andoni Ortuzar du PNV et Pili Zabala de Podemos.

Ces déclarations sont le résultat d’une série de contacts, ont expliqué Agus Hernan et Aizpea Leizaola au nom du Forum social. Ces derniers mois, il a maintenu des discussions avec les institutions, partis (à l’exception des partis de droite PP et d’UPN) et syndicats. Il a demandé au juge à pouvoir rencontrer le représentant d’ETA pour les questions liées à la résolution du conflit, David Pla, incarcéré dans l’Etat français.

Au Pays Basque Nord

Agus Hernan a précisé qu’au Pays Basque Nord ce travail de mise en réseau se ferait à partir du mois de janvier, après la mise en place de l’EPCI unique. "Ceci dit, une partie du travail est déjà fait. Nous avons comme base la Déclaration de Bayonne de 2014", a-t-il rappelé.

A partir de maintenant, le Forum social va travailler de façon permanente avec un noyau de 14 personnes représentant autant d’entités représentatives de la société basque. Ce groupe sera accompagné par des organismes internationaux experts en résolution de conflits tels que Berghof Foundation et Conciliation Ressources, déjà impliqués dans ce processus.