Justine Giraudel

Des citoyens interrogent l'avenir des Allées Shopping

Un collectif d'irréductibles militants appelle à défendre, samedi 29 octobre, les terrains d'Ondres qui devront accueillir les Allées Shopping. Ou plutôt, devraient.

Qu'arrive-t-il à notre canton ? La question n'a rien de symbolique. © DR
Qu'arrive-t-il à notre canton ? La question n'a rien de symbolique. © DR

"Qu'arrive-t-il à notre canton ?" Le nom du collectif n'a aujourd'hui rien de symbolique. Venue de diverses associations anti-capitalistes ou écolos du Seignanx, une centaine de militants s'est rassemblée depuis six mois pour lutter contre les Allées Shopping et la prolifération des grandes enseignes dans "le bassin de vie". Et plus globalement, pour lutter contre ce que représentent ces complices "du Tafta et autres Ceta".

Et si les militants luttent contre, ils luttent aussi pour. Pour préserver les terrains dévolus au projet commercial, aujourd'hui passés constructibles en Plan local d'urbanisme et autrefois voués à l'agriculture. Mais, surtout, pour connaître leur avenir.

Car Bertrand Lataillade et Michel Dacharry, ici porte-paroles du collectif, sont sceptiques quant à l'installation même des fameuses Allées Shopping. D'abord, l'implantation de Carrefour sur le site d'Ametzondo, aux côtés d'Ikea et de son inter. Ensuite, l'agrandissement de BAB2. Mais aussi, l'annonce du doublement de la surface de vente du Leclerc de Capbreton. Et enfin, l'arrivée d'un centre commercial Auchan à Saint-Geours-de-Maremne (prévue à la même date que le projet ondrais). Le groupe à l'origine du projet des Allées Shopping installera-t-il deux nouvelles grandes surfaces à 25 kilomètres l'une de l'autre ?

Chantier : en attente

Autre interrogation : les travaux d'Ondres devaient initialement débuter à l'automne 2014, de nouveaux terrains étaient achetés en mars 2016 et le coup d'envoi du chantier était annoncé pour cet été. Or, à l'heure actuelle, rien. Le terrain reste en friche.

Le collectif s'interroge : "Aujourd'hui, des rumeurs circulent quant au désengagement d'Auchan. Et comme tous les terrains ont été vendus, et sont aujourd'hui constructibles, on se demande ce qu'ils vont devenir", explique Bertrand Lataillade. "On se demande s'il n'y a pas une opération immobilière derrière tout ça, avec la vente du foncier acheté à un certain prix, et à qui ça va profiter", précise son acolyte.

Des suppositions aussi relayée dans la presse locale par la conseillère départementale Eva Belin, sous fond de "soupçon de prise illégale d'intérêt", pour lesquelles le collectif réclame une réunion publique avec les élus locaux et Sodec (groupe acheteur des terrains pour Auchan). Reunion qui se fait attendre, elle aussi. "[Ils] font la sourde oreille", commentent les opposants. 

ZAD : en chemin ?

Samedi 29 octobre, les militants appellent à un rassemblement citoyen pendant lequel ils proposeront de planter des légumes sur les terrains en question. De quoi se faire entendre, espèrent-ils, et caresser du doigt un doux rêve : "Que nos terres soient re-cultivées, que s'y monte un drive de produits fermiers. Mais là, on fait des plans sur la comète."

Le collectif n'est pas le seul à se projeter sur le site. Sur sa page internet, il a partagé une photo prise début octobre. Etait annoncée, "sur le seul panneau d'information de la Sodec" l'ouverture d'une Zad (zone à défendre) pour novembre 2016. Les "vandales" se cachent-ils dans leur troupeau ? "Nous ne sommes pas à l'initiative de cette action. Mais si ça se fait, on ne vous cache pas que ce ne sera pas pour nous déplaire", s'amusent-ils. Car pour ceux qui s'interrogent sur l'avenir de leur canton, ça ne fait pas un pli, ce terrain est bel et bien une zone à défendre.

Sur le même thème, lire la tribune libre parue dans Enbata le 10 octobre : "Une Z.A.D aux portes de Bayonne ?"