La semaine dernière, Gérard Félicès épinglait l'épouse Bolloré dans une de ses fiches critiques, manuscrites et désormais célèbres. "On a fait le buzz comme on dit aujourd'hui", souffle-t-il. "Les gens se sont déchainés, certains criant au génie, d'autres nous accusant des plus grands maux". Mais cette célébrité de l'instant, pacotille 2.0, l'homme n'en a cure. 200 mails et des dizaines d'articles plus tard, il rabat le clapet de son ordinateur et nous parle de son métier, libraire.

"Ma femme et moi avons toujours voulu ouvrir une librairie. La librairie de la Rue en pente est née en 1980, voilà 36 ans. Depuis, notre fille nous a rejoint et contrairement à ce que l'on peut penser, le métier n'est pas plus difficile qu'avant. Quatre chaines se sont installées à Bayonne : Chapitre, Plein ciel, Etxtrapole et Virgin. Les quatre ont disparu et nous sommes toujours là. Nous ne faisons pas le même métier. Eux n'ont qu'une obsession la rentabilité. Or, la rentabilité en librairie c'est aléatoire. Nous, nous ne gagnons pas d'argent mais nous sommes heureux. Même si le capitalisme libéral ne comprend pas ce schéma là, il est l'avenir de la librairie.

La sélection pour s'élever en pente raide

"On part du principe que nos clients viennent en moyenne avec un billet de vingt euros. On se dit qu'au fond il vaut mieux qu'ils le dépensent avec un bon livre".

© Bob EDME