Ximun Larre

Amnesty international n'adopte pas de motion sur le processus de paix

Les 11 et 12 juin derniers avait lieu à Strasbourg l'assemblée générale d'Amnesty International France. Deux délégués du Pays Basque Nord ont présenté une motion en assemblée plénière. Si elle a permis parler du processus de paix, elle n'a pas été adoptée.

Pour G. Blézio (à gauche sur la photo) le silence des médias français sur le conflit basque explique la méconnaissance d'AI sur le sujet. © Bob EDME
Pour G. Blézio (à gauche sur la photo) le silence des médias français sur le conflit basque explique la méconnaissance d'AI sur le sujet. © Bob EDME

Plus de 450 militants avaient rendez-vous les 11 et 12 juin derniers au Palais de la musique et des congrès de Strasbourg, pour l'assemblée générale d'Amnesty International France. Si le temps fort de ces deux jours a été une grande marche festive autour de l'appel "Des visas pour les réfugiés", une motion concernant le processus de paix basque a été présentée. Bien qu'elle n'a pas été adoptée en assemblée plénière, Germaine Blézio, porteuse de la voix du Pays Basque Nord à Strasbourg, relativise.

Amnesty International (AI) n'avait pas pris de position officielle sur le processus de paix depuis 2011. "Il était important de faire à nouveau entendre la voix d'AI sur l'agenda des droits humains" explique Germaine Blézio. D'où cette motion intitulée "Droits humains et processus de paix au Pays Basque".

Le texte de la motion est très général précise la militante: "ll s'agissait de rappeler à Amnesty  France et Amnesty International de renouveler une prise de position concernant la question des droits humains en Pays Basque". Ce texte de quelques lignes était accompagné, comme pour chaque motion, d'une note explicative rappelant à la fois l'historique du conflit et les raisons du processus de paix.

La motion est d'abord passée par l'un des trois groupes de travail. "J'ai présenté le texte. A ce stade il fallait obtenir au moins 40 % des voix pour qu'il soit ensuite discuté en assemblée plénière, ce qui a été le cas". Mais au cours de cette dernière, une majorité de 50 % n'a pu être trouvée pour adopter la motion.

"Nous partions de très loin", tempère Germaine Blézio, qui parle d'une "méconnaissance du processus basque par de nombreux délégués" dans l'Hexagone. Selon elle, "cela vient du quasi-silence de la presse nationale à ce sujet".

"Le débat eu lieu"

La militante ne s'avoue pas découragée et se félicite tout de même que "le débat ait eu lieu".
"Des délégués sont venus me voir pour m'encourager et me remercier d'avoir mis sur la table une question qu'ils ignoraient pour la plupart".

Elle rappelle également un contexte particulièrement "chargé" concernant les droits humains. Plus qu'en 2011 lors de la dernière prise de position d'Amnesty International sur le Pays basque?  "Rien qu'entre l’État d'urgence et la question des réfugiés, la tâche est immense". G. Blézio "compte bien y retourner l'an prochain", avec une motion sous le bras et peut-être plus de réussite.