Justine Giraudel, Kattin Chilibolost

Sept réfugiés sont arrivés à Saint-Etienne-de-Baïgorry

Le 20 novembre, aux alentours de deux heures du matin, sept réfugiés de Calais sont arrivés à Saint-Etienne-de-Baïgorry. Services publics et associations se sont organisés pour leur offrir un accueil durant trois mois.

Saint-Etienne-de-Baïgorry a accueilli sept réfugiés. © Bob Edme
Saint-Etienne-de-Baïgorry a accueilli sept réfugiés. © Bob Edme

Le 19 novembre, les services de la sous-préfecture avertissaient la mairie de Saint-Etienne de Baïgorry du départ de sept réfugiés en provenance de Calais et en direction de la commune de Basse-Navarre. Ces derniers sont arrivés aux alentours de deux heures du matin, le 20 novembre. La municipalité s'est engagée à les accueillir pour une durée maximale de trois mois.

Afin de lever toute confusion, le préfet des Pyrénées-Atlantiques a insisté sur le fait que ce dispositif vise "l'allègement des effectifs de Calais" et la mise à l'abri des réfugiés pour la période hivernale (une décision datée du 21 octobre prise par Bernard Cazeneuve, ministre de l'Intérieur), "pour vivre dans des conditions dignes".

Un dispositif supplémentaire, à ne pas confondre ni avec la procédure européenne à laquelle participe l'Etat français, pour l'accueil de 30 000 réfugiés fuyant la guerre en Syrie, ni avec l'accueil hivernal d'urgence.

Parmi les sept réfugiés (dont le profil serait celui d'hommes célibataires), trois sont d'origine soudanaise, trois viennent du Tajikistan, de l'Erythrée et d'Afghanistan et un autre est de nationalité encore inconnue. Tous se seraient portés volontaires pour quitter Calais, a précisé le préfet.

Leurs cas seront examinés sur place par l'Office français de l'immigration et de l'intégration (OFII) et pourraient donner lieu à des demandes d'asile, suivant les situations. Ensuite, ils pourraient être redirigés vers le Centre d'accueil des demandeurs d'asile (CADA). Selon le préfet, la durée moyenne de leur séjour au VVF serait en réalité d'un mois.

Le conseil municipal a acté leur arrivée à Saint-Etienne-de-Baïgorry, préalablement sollicité par les services des Pyrénées-Atlantiques. "Aussi humble soit-elle, nous voulons démontrer notre solidarité à ces personnes", a déclaré Jean-Michel Coscarat, le maire de la municipalité.

"Tout est prêt pour les recevoir"

L'adjointe au maire, Bernadette Mousques, a elle aussi tenu à préciser que l’accueil n'a pas été décidé de façon précipitée. "Tout est prêt à Baigorri pour les recevoir : cinq temps pleins ont été créés à cet effet [trois travailleurs sociaux et deux veilleurs de nuit, ndlr.], nous mettrons à disposition des logements du VVF".

L'Etat finance la totalité des charges de fonctionnement (200 000 euros si 50 personnes devaient être accueillies). Le 20 novembre, chaque habitant de Saint-Etienne-de-Baïgorry devrait recevoir un courrier informant de l'arrivée des réfugiés.

Concernant la discrétion gardée par les services publics à ce sujet, B. Mousques explique que "les services administratifs nous demandaient de faire preuve d'une très grande discrétion, notamment parce que personne ne connaissait exactement le moment de leur arrivée".

Le VVF a une capacité d'accueil de 50 personnes, et la possibilité de loger des familles. A l'heure actuelle, il est encore impossible de savoir si l'ensemble des places seront pourvues, les réfugiés au départ de Calais étant volontaires. D'autres arrivées seraient possibles, mais rien n'est encore officiellement confirmé.

Ils seront pris en charge par le centre Atherbea, qui s'est vu confier la gestion du lieu. Des bénévoles de la Croix-Rouge, du Secours Catholique et de la Banque alimentaire seront eux aussi présents dans les locaux.

L'accueil des réfugiés, au compte-gouttes

L'accueil des réfugiés s'organise, pas à pas. B. Mousques a rappelé qu'il y a 23 ans Saint-Etienne-de-Baïgorry avait hébergé plusieurs réfugiés fuyant la guerre en Bosnie. Plus récemment, plusieurs mairies se disaient favorables à devenir des villes d’accueil pour les réfugiés. 

Le 12 septembre, le ministre de l'Intérieur recevait ainsi les représentants de 700 communes pour réfléchir à l'organisation de l'accueil des réfugiés, dans le cadre du réseau villes solidaires rappelé plus haut. Trois communes des Pyrénées-Atlantiques y ont d'ores et déjà été retenues : Pau, Mourrenx et Hendaye.

Cette dernière a mis à disposition deux logements, pouvant accueillir une dizaine de personnes dont l'arrivée serait "imminente" selon le sous-préfet. Au total, une dizaine de villes actuellement à l'étude se seraient portées volontaires.