Kattin Chilibolost

Les cheminots contre le projet de l'opérateur ferroviaire de proximité

Les cheminots de Bayonne et d'Hendaye s'opposent au projet de création d'un opérateur ferroviaire de proximité (OFP) à Bayonne. La SNCF et ses travailleurs craignent que l’installation de ce dernier ne supprime 40 emplois, et ne réponde à aucun besoin réel du territoire, engageant par conséquence une dépense publique vaine.

Le 9 novembre à Bayonne, le syndicat CGT cheminots a annoncé son opposition à l'OFP. © Isabelle Miquelestorena
Le 9 novembre à Bayonne, le syndicat CGT cheminots a annoncé son opposition à l'OFP. © Isabelle Miquelestorena

L'opérateur ferroviaire de proximité, une nouvelle entreprise privée destinée au transport de marchandises du port de Bayonne devrait prendre ses fonctions le 1er janvier 2016. Il a pour cela obtenu le soutien financier du Conseil régional à la hauteur de 250 000 euros, somme équivalente à la moitié du coût global pour la mise en fonction du projet. “Un argent public jeté par les fenêtres” selon les cheminots hendayais et bayonnais, qui ont dénoncé le projet le 9 novembre devant la presse.

Les ouvriers et la direction de la SNCF s'opposent farouchement au projet de l'OFP.  Ils estiment que les futurs services de l'entreprise privée sont déjà assurées par la SNCF, sans que cette dernière ne bénéficie de subventions. L’entreprise Euro Cargo Rail (ECR), filiale de la Deutch-Ban, a accepté le démarrage de l’OFP. Elle a pour cela d'ores et déjà commencé à prospecter auprès des clients actuels de la SNCF. En conséquence, les cheminots craignent la suppression de 40 emplois et leur remplacement par un nombre moins important d'emplois précaires”.

En plus de la Région, le projet de l’OFP a bénéficié du soutien de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Bayonne qui a financé un projet d’études pour l’OFP. Peio Dufau, du syndicat CGT cheminots a évoqué le lobbying exercé par  M. Sazal, futur responsable et  provisoirement unique salarié de l'OFP.  Selon les cheminots, ce dernier “ prêche pour sa paroisse et vend du rêve à la CCI et au Conseil régional en leur faisant miroiter des trafics supplémentaires si une OFP se met en place” .

Les cheminots ont rappelé que “la bataille” n'est pas nouvelle. Elle date de deux ans, période durant laquelle, avec le soutien à postériori de leur entreprise, ils ont travaillé à démontrer que le projet n'était pas viable.