Justine GIRAUDEL et G.T.

Deux manifestations pour les droits des détenus basques

L'habituelle grande manifestation de janvier en défense des droits des détenus basques aura deux rendez-vous cette fois. L'un à Bilbo, l'autre à Bayonne, les deux auront lieu le même jour : le 9 janvier prochain.

Les représentants de Sare et de Bagoaz ont présenté la mobilisation à Aiete, à Donostia, lieu où avait été signée la Déclaration d'Aiete en 2011. (Juan Carlos RUIZ / ARGAZKI PRESS)
Les représentants de Sare et de Bagoaz ont présenté la mobilisation à Aiete, à Donostia, lieu où avait été signée la Déclaration d'Aiete en 2011. (Juan Carlos RUIZ / ARGAZKI PRESS)

Tous les ans, en janvier, une manifestation parcourt les rues de Bilbo pour défendre les droits des détenus basques. Cette fois, elle aura lieu le samedi 9 janvier, à Bayonne et à Bilbo. Les organisateurs, Bagoaz et Sare, ont appelé la société basque à les rejoindre et à s'unir pour avancer "d'un pas ferme et décidé vers la résolution du conflit et vers la paix", mercredi 7 octobre à Donostia, lors d'une conférence de presse.

Les deux mobilisations sont prévues "à la même heure et pour les mêmes objectifs" : faire évoluer la politique carcérale pour avancer vers la résolution du conflit. Les collectifs de défense des détenus et des exilés basques déplorent que les gouvernements de Paris et de Madrid restent sourds aux "avancées en faveur des droits de l’Homme, de la résolution du conflit et de la paix" effectuées depuis la Conférence d'Aiete, en 2011, et portées par une société basque "qui assume ses engagements" : le Forum social, la Déclaration de Bayonne (2014) ou, tout récemment, celle de Paris (en 2015) en seraient des illustrations.

Ils rappellent que différentes initiatives en faveur des droits de l'Homme, de la résolution du conflit et de la paix ont été lancées, mais qu'elles n'ont pas été "suffisantes pour que les gouvernements espagnol et français avancent dans ce sens". La réponse à cette "soif de paix a été le durcissement de l'atteinte aux droits des détenus basques”.

Toutefois, Bagoaz et Sare ont relevé la "petite avancée" que représentent les déclarations récentes de la ministre de la Justice française, Christiane Taubira : elle s'est dite favorable au rapprochement des détenus.

Les deux collectifs visent les mêmes objectifs, "sans attitude partisane" : la fin de la dispersion des prisonniers basques, la libération des prisonniers gravement malades, l'application des libérations conditionnelles, le retour de tous les prisonniers et de tous les exilés dans le cadre du processus de paix. Ainsi que la fin "de l'interprétation des lois qui condamne de façon définitive le collectif des prisonniers et rend possible une pratique interdite par l'Europe : le fait de ne pas comptabiliser les années de prison effectuées dans un autre pays".

Le 23 octobre, à Ustaritz

Pour lever le blocage des gouvernements et voir "les paroles passer aux actes", ils appellent à une mobilisation massive, le 9 janvier prochain. "Sans haine, sans soif de vengeance, avec la volonté de créer une société plus humaine, avec la volonté de construire un avenir où les droits humains seront enfin respectés".

Pour la préparer, Bagoaz organise une assemblée générale le 23 octobre, à 20 heures, à la salle Lapurdi à Ustaritz. L'occasion pour présenter, par ailleurs, la synthèse de l’atelier citoyen de septembre.