Depuis mercredi 22 avril, vingt jeunes corses du syndicat et mouvement indépendantiste Ghjuventu Indipendentista sont en grève de la faim dans la citadelle au "Nid d'Aigle" de Corte qu'ils occupent.

Une occupation "pacifique", "sans arme" et "à durée indéterminée", explique un des jeunes porte-parole, du lieu le plus haut de la capitale historique de Corse, pour dénoncer l'attitude de l'Etat français envers la Corse.

"Nous menons cette action pour réclamer l'application des mesures qui ont été votées à l'Assemblée de Corse (...) et l'amnistie des prisonniers politiques corses", détaille-t-il, "puisque le FLCN (Front de libération Nationale Corse) a entamé son processus de démilitarisation l'an dernier et fait un pas vers la paix". 

Les mesures en question ont été votées par les élus territoriaux (équivalent aux conseillers régionaux) constituant l'Assemblée de Corse qui ont un pouvoir législatif, mais l'Etat français ne les appliquerait pas.

A savoir, l'adoption d'un statut de résident, voté en avril 2014, autorisant l'accès à la propriété aux résidents vivant depuis au moins 5 ans sur l'île, "cette mesure lutte contre la spéculation immoblière", appuie le jeune homme joint par téléphone.

La deuxième concerne la co-officialité de la langue corse, votée en mai 2013 et la dernière mesure concerne le statut fiscal spécial voté en octobre 2014. "[l'Etat français] ne veut pas nous les donner, visite ministérielle sur visite ministérielle, ils nous mènent en bateau", s'indigne le jeune corse.

"Le nombre de résidences secondaires explose"


"Pendant ce temps-là, le taux de locuteurs du corse diminue dramatiquement, le nombre de résidences secondaires explose et fiscalement on continue à se faire taper dessus" constate-il.

Les jeunes sont soutenus par plusieurs partis et mouvements indépendentistes et autonomistes, le président de l'Assemblée de Corse, Dominique Bucchini, les agriculteurs, la population "et bientôt par une majorité d'élus".

Le mouvement Ghjuventu Indipendentista compte 150 membres et "de nombreux sympathisants", d'après le militant. Des jeunes femmes et hommes âgés entre 15 et 30 ans.