Justine Giraudel

La résolution du conflit basque s'exporte à Paris

Le 11 juin prochain, à Paris, la Conférence humanitaire pour la paix au Pays Basque marquera une nouvelle avancée dans le processus de résolution du conflit : elle ouvrira, pour la première fois, un espace de dialogue autour de cette question dans la capitale française.

Pour les organisateurs, la Conférence permettra un travail de sensibilisation auprès de la société civile, des politiques et des médias parisiens. © Isabelle Miquelestorena
Pour les organisateurs, la Conférence permettra un travail de sensibilisation auprès de la société civile, des politiques et des médias parisiens. © Isabelle Miquelestorena

Depuis maintenant quatre ans, la communauté internationale accompagne le Pays Basque sur le processus de résolution de son conflit. Une réalité peu connue dans l’État français, pour laquelle Bake Bidea ("le chemin de la paix") se bat et qui devrait prendre un nouveau tournant le 11 juin : le mouvement civil organisera, dans une des plus grandes salles de l'Assemblée Nationale, la Conférence humanitaire pour la paix au Pays Basque.

Le 17 octobre 2011, la déclaration d'Aiete de Saint Sébastien lançait le processus de résolution du conflit basque, rendant effective sa reconnaissance. Une réalité aujourd'hui reconnue par la société civile et les politiques basques, mais sur laquelle l’État français ferme les yeux. La Conférence humanitaire pour la paix au Pays Basque devrait lutter contre ce déficit de reconnaissance officielle et ouvrir un espace de dialogue autour de cette question. En l'amenant à Paris, Bake Bidea souhaite sensibiliser la société civile, les politiques et les médias de la capitale.  

5 000 personnes réunies à Bayonne

Comme l'ont rappelé Peio Dufau et Christian Desprez (respectivement membres de Bake Bidea et de la Ligue des Droits de l'Homme, co-organisateurs de l'événement), les cinq points de la Déclaration d'Aiete ont impulsé une dynamique sociale et politique inédite au Pays Basque. Le 24 octobre dernier, les représentants politiques et sociaux locaux présents en 2011 franchissaient un autre cap et signaient la Déclaration du Groupe de dialogue du Pays Basque de France. Ils appelaient l’État français à les rejoindre dans cette démarche, pour l'installation d'une paix durable.

Parallèlement, l'impact et la fréquentation des manifestations et forums organisés pour la société civile ne font que croître : le 14 juin dernier, 5 000 personnes s'étaient ainsi réunies à Bayonne.

Le 11 juin sera donc l'occasion de passer à une nouvelle étape. Anais Funosas (Bake Bidea) précise que pour le mouvement, l'objectif n'est pas de présenter une simple vitrine du processus de résolution, mais bien d'ouvrir un espace d'échange, de débat et de réflexions avec les Basques et les Parisiens. En adéquation avec le consensus local et dans la continuité des actions préconisées à Aiete : "nous suggérons que les représentants politiques et acteurs non-violents se rencontrent pour discuter des questions politiques et, en consultation avec la population, de tout autre sujet qui pourrait contribuer à une nouvelle ère pacifique."

La LDH et Bake Bidea sont liés depuis la création du mouvement civil : pour cet événement, ils ont souhaité s'ouvrir à de nouveaux partenariats civils, politiques et associatifs, à ce jour encore inconnus. Tout comme la programmation, dont le contenu sera communiqué dans les semaines qui viennent. La priorité actuelle est à la multiplication des nouveaux soutiens.